L'Assemblée constituante du Venezuela, fidèle au président Nicolas Maduro, a levé mardi l'immunité parlementaire de l'opposant et président autoproclamé Juan Guaido. "Rien ne nous arrêtera", a répliqué ce dernier.
La décision était attendue. L'Assemblée constituante du Venezuela a levé, mardi 2 avril, l'immunité du chef du Parlement Juan Guaido, reconnu comme président par intérim par plus de 50 pays.
L'Assemblée constituante, acquise au pouvoir du chef de l'État socialiste Nicolas Maduro, a aussi voté à l'unanimité pour "autoriser la continuation des poursuites pénales engagées contre le député" d'opposition Juan Guaido devant la Cour suprême, a annoncé le président de cette institution, Diosdado Cabello. "Nous agissons sur la base de la Constitution", a-t-il estimé.
"Le peuple est déterminé et rien ne nous arrêtera", a répliqué Juan Guaido dans une allocution devant ses partisans et des journalistes, peu après l'annonce de la mesure prise à son encontre. Il a ajouté qu'il n'y avait "aucune marche arrière dans ce processus".
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Asamblea Nacional (@AsambleaVE) 3 avril 2019Avant même ce vote, Juan Guaido avait dit redouter d'être arrêté par les autorités. "Ils peuvent essayer de m'enlever", avait-il déclaré. "Vous savez comment agit le régime. Ce n'est même plus de la persécution, c'est l'inquisition", avait estimé le député de centre droit. L'Assemblée constituante et la Cour suprême "n'ont pas la qualité pour perquisitionner ou lever l'immunité, il faut dire les choses comme elles sont", avait-il souligné.
Enquête ouverte le 29 janvier
Avec le vote de l'Assemblée constituante, la Cour suprême va poursuivre la procédure judiciaire contre Juan Guaido. Le 29 janvier, la Cour suprême avait ouvert une enquête contre Juan Guaido, 35 ans, sous l'accusation d'avoir usurpé les fonctions du président Maduro, qui l'avait à son tour accusé d'avoir planifié une attaque contre lui.
L'Assemblée constituante remplace dans les faits le Parlement, seul organisme contrôlé par l'opposition et que préside Juan Guaido. Si la décision de l'Assemblée constituante pourrait, en théorie, aboutir à la présentation devant la justice ordinaire de Juan Guaido, il est difficile d'anticiper ses conséquences concrètes dans ce pays où personne ne reconnaît la légitimité de personne.
Les États-Unis ont déjà mis en garde Caracas à plusieurs reprises contre toutes représailles à l'encontre de celui qu'ils considèrent comme le chef de l'État légitime du Venezuela.
Avec AFP