
À la veille des cérémonies qui marqueront l'anniversaire de l'invasion de la Pologne par les nazis, les discordes entre la Pologne et la Russie refont surface, chacun accusant l'autre de réécrire l'histoire de la Seconde Guerre mondiale.
À la veille des cérémonies qui commémoreront le 70e anniversaire de l’invasion de la Pologne par l’armée nazie, qui avait entraîné le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a appelé à "tourner la page" de la guerre entre Varsovie et Moscou.
"Notre devoir envers les morts et l'Histoire est de tout faire pour que les relations russo-polonaises se débarrassent du poids de la méfiance et de la partialité qui nous a été laissé en héritage. Tournons la page, et commençons-en une nouvelle", écrit Vladimir Poutine dans une tribune publiée, ce lundi, dans le journal polonais "Gazeta Wyborcza".
Depuis la signature, en août 1939, du pacte Molotov-Ribbentrop, qui fixait les modalités du partage de l’Europe – et notamment de la Pologne – entre le IIIe Reich et l'URSS, Varsovie et Moscou ont toujours entretenu des relations compliquées.
Dernier épisode en date : la publication par les services secrets russes de certaines archives visant à démontrer une implication de la Pologne dans la préparation de la campagne de Russie de la Wehrmacht.
Le 1er septembre, le service de renseignement extérieur russe devrait également rendre publics des "documents inédits" sur la politique polonaise menée entre 1935 et 1945, avec, notamment, des "plans secrets" de Varsovie à la veille de la guerre.
Massacre d’officiers polonais à Katyn
Une polémique qui tombe mal pour le Premier ministre polonais, Donald Tusk, qui, depuis son entrée en fonctions en 2007, tente de réchauffer ses relations avec Moscou, dégradées sous l’ère des frères Kaczynski.
Mais il semblerait que son homologue russe soit disposé à faire un pas en avant, citant en exemple les relations qu’entretient son pays avec l’Allemagne. "Je suis sûr que tôt ou tard les relations russo-polonaises vont atteindre ce même niveau élevé de partenariat", écrit Vladimir Poutine.
Il est même revenu sur le massacre de Katyn, durant lequel la police secrète soviétique aurait tué quelque 22 000 officiers polonais en 1940. Un crime que l'URSS avait longtemps attribué aux nazis et sur lequel Moscou et Varsovie se sont toujours opposées, la justice russe refusant de communiquer tous les documents dont elle dispose.
Le président de la Chambre basse du Parlement polonais, Bronislaw Komorowski, a immédiatement réagi à l'article de Vladimir Poutine, qu'il a qualifié de "grand pas en avant".
La Pologne, qui souhaite augmenter ses importations de gaz auprès de Gazprom dès 2010, a revu à la baisse le nombre de déportés polonais en Sibérie durant l’invasion russe, s’alignant sur les chiffres de Moscou.