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Désireux d'apporter son soutien au projet de fermeture du centre de détention de Guantanamo, le Portugal a annoncé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, qu'il était prêt à recevoir d'ex-prisonniers de la base américaine.

AFP - Amnesty International a invité jeudi les pays de l'Union européenne à accueillir des détenus du camp de Guantanamo, à l'image du Portugal, qui a donné selon l'organisation de défense des droits de l'homme un "exemple courageux" en se disant prêt à leur porter assistance.

"L'Union européenne et les Etats européens devraient faire preuve de leadership et suivre l'appel du Portugal à prendre sous sa protection les détenus de Guantanamo qui ne peuvent pas rentrer dans leurs pays d'origine", a indiqué Amnesty International dans un communiqué.

"Les gouvernements à travers l'Europe devraient suivre l'exemple courageux du Portugal et contribuer à la solution qui mettra fin au scandale pour les droits de l'homme qu'est Guantanamo", a déclaré Daniel Gorevan, qui coordonne la Campagne d'Amnesty "Combattre le terrorisme par la justice".

Le ministre portugais des Affaires étrangères Luis Amado a annoncé mercredi que Lisbonne était prête à apporter son aide au gouvernement américain dans son projet de fermeture de Guantanamo en accueillant des détenus.

L'association britannique de défense des prisonniers "Reprieve" s'est déclarée de son côté "ravie" de la bonne volonté du Portugal.

"Le Portugal est le premier pays membre de l'UE à offrir une assistance aussi directe, mais Reprieve espère que d'autres pays européens vont imiter cette offre", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Le président élu Barack Obama s'est engagé à plusieurs reprises au cours de la campagne électorale à fermer la prison de Guantanamo.

Le centre de Guantanamo, situé sur une base navale américaine à Cuba, et destiné aux personnes soupçonnées par les Etats-Unis de liens avec Al-Qaïda ou les talibans, est devenu le symbole des excès de "la guerre contre le terrorisme" menée par George W. Bush. Il est très critiqué par la communauté internationale.

Plus de 800 hommes ont été enfermés dans ce centre, dont la légitimité est très contestée depuis son ouverture en janvier 2002, et quelque 250 s'y trouvent encore, pour la plupart depuis des années, sans inculpation ni procès.