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Martine Aubry clôt l'université d'été du PS avec un discours offensif

, envoyé spécial à La Rochelle – Dans son discours de clôture de l’université d'été du PS à La Rochelle, la première secrétaire a détaillé les propositions du parti pour sortir de la crise, en réponse à la politique de Sarkozy. Les ténors ont brillé par leur absence.

Après la forme, le fond. La première secrétaire du PS, Martine Aubry, avait ouvert l’université d’été de La Rochelle en fixant un calendrier pour trancher les questions de stratégie. En guise de clôture, la chef de file des socialistes a détaillé la politique qu’adopteraient les siens pour sortir de la crise s’ils étaient aux affaires.

Devant un parterre chauffé par les premières interventions de la journée, la première secrétaire s’est tout d’abord félicitée du déroulement de la rentrée du PS avant de demander à Nicolas Sarkozy "d’emprunter les idées de la gauche".

Parmi celles-ci, la chef de file des socialistes a exposé des mesures d’urgence pour la consommation en demandant  "un remboursement de 200 euros de TVA pour les 16 millions de ménages modestes non imposables qui n'ont pas bénéficié du remboursement des 2e et 3e tiers de l'impôt sur le revenu".

Accusant le président de laxisme sur sa volonté d’encadrement des bonus des traders, elle a exigé, à l’instar de l’extrême gauche, "que l’Etat rentre dans les conseils d’administration des banques refinancées par la puissance publique".

Une ambiance moins délétère que l’année précédente

L’ancienne ministre du Travail voudrait également s’attaquer à la situation "dramatique" des jeunes en créant "150 000 emplois-jeunes dans les services à la personne et l’économie verte".

Toujours dans le registre de l’écologie, Martine Aubry a fait part de ses craintes de voir le produit de la taxe carbone "affecté à la réduction du déficit budgétaire ou à la compensation de la suppression de la taxe professionnelle", en écho à Ségolène Royal, qui avait condamnée vendredi ce projet d’impôt "absurde et injuste".

Cette édition 2009 de la rentrée du PS s’achève dans une ambiance moins délétère que l’année précédente. Martine Aubry a réussi à apaiser les esprits dans ses rangs. "Elle a en quelque sorte inversé les discours d’ouverture et de clôture pour évacuer au plus vite les questions d’alliances et de primaires" qui divisent le parti, analysait samedi le député de Paris Patrick Bloche.

La page des divisions n’est pas tournée pour autant. Si Bertrand Delanoë, Arnaud Montebourg ou encore Elisabeth Guigou étaient assis au premier rang, la plupart des ténors du parti - Manuel Valls, Vincent Peillon ou encore François Hollande - n’ont pas assisté à la prestation finale de leur chef de file.

"Une dynamique s'est enclenchée"

Pour les militants, ces absences restent secondaires. A la sortie de l’espace Encan, ils trinquent, sourire aux lèvres. Jean-Michel, le livre d’Arnaud Montebourg sur les primaires dans une main et un verre dans l’autre, veut croire que "les divisions, même s’il reste quelques séquelles, sont en train de s’estomper".



Un militant aveyronnais se dit "revigoré" par le discours de la première secrétaire. "Martine Aubry a confirmé qu’une dynamique s’était enclenchée au PS. On repart de La Rochelle avec un agenda et surtout des perspectives", se félicite-t-il.

Une régionale de l’étape, Marie-France, salue les propositions de la première secrétaire, mais "rappelle qu’il faut que tout cela soit mis en application, et, qu’avant cela, il y a du travail à faire".  "Un travail immense", a d’ailleurs conclu Martine Aubry dans son discours.