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Ted Kennedy a été enterré aux côtés de ses deux frères

Après quatre jours d'hommages, le sénateur Ted Kennedy a été enterré samedi, dans le cimetière national d'Arlington, près de Washington, à proximité des tombes de ses deux frères aînés, assassinés dans les années 1960.

REUTERS - Edward Kennedy, figure de la vie politique américaine et dernier représentant d'une dynastie qui a marqué l'Histoire des Etats-Unis, a été enterré samedi au cimetière national d'Arlington, près de Washington.

Le cercueil du sénateur démocrate, que le président Barack Obama a qualifié de "plus grand législateur de notre époque", a été porté en terre à la tombée de la nuit, non loin des tombes de ses frères aînés, le président John F. Kennedy, assassiné en 1963, et Robert Kennedy, assassiné en 1968.

Deux cents invités s'étaient réunis pour cette ultime cérémonie, point d'orgue des quatre jours d'hommage qui ont suivi le décès, à 77 ans, du "lion du Sénat", emporté par un cancer du cerveau.

Depuis la mort du dernier des frères Kennedy, les cérémonies qui se sont succédé ont illustré la fascination que de nombreux Américains éprouvent pour ce clan irlando-américain.

L'inhumation a été présidée par le cardinal Theodore Carrick, un ami des Kennedy qui a lu une lettre que le sénateur catholique avait envoyé au pape Benoît XVI alors qu'il se savait condamné: "Je sais que j'ai été un être humain imparfait mais avec l'aide de ma foi, j'ai tenté de revenir dans le droit chemin."

Trois anciens présidents américains, des membres éminents du Congrès, de simples citoyens et Barack Obama avaient fait un peu plus tôt leurs adieux au sénateur lors de ses obsèques en la basilique Notre-Dame du Perpétuel Secours à Boston.

"Le combat que Ted Kennedy a mené au cours de sa vie ne fut pas celui en faveur de la richesse, du pouvoir ou des relations. Son combat fut d'être une voix pour ceux qui n'étaient pas entendus", a déclaré Obama dans son oraison funèbre.

"Il était le produit d'une époque où le charme et la noblesse de la politique empêchaient les différences partisanes et philosophiques de devenir des barrières au respect et à la coopération entre tous, une époque où les adversaires voyaient en l'autre un patriote avant tout", a-t-il poursuivi.

"Et c'est ainsi que Ted Kennedy est devenu le plus grand législateur de notre époque", a ajouté Obama, citant son engagement pour l'historique loi sur les droits civiques (Civil Rights Act), pour la réforme de l'immigration et la couverture médicale pour les enfants.

"Que serais-je sans les Kennedy ?"

Obama a également évoqué les multiples tragédie qui ont frappé le sénateur, "des événements, a-t-il dit, qui auraient brisé un simple mortel".

Il n'a cependant pas insisté sur ce que Ted Kennedy qualifiait lui même de "combat de sa vie", la réforme du système américain de santé, chantier auquel l'actuel président est particulièrement attaché et dans lequel il rencontre de vives résistances.

L'entourage du président avait prévenu qu'Obama ne tenterait pas de donner un tour politique aux obsèques. Le président américain sait pourtant qu'il a perdu un précieux allié avec la disparition de Ted Kennedy, qui avait jeté tout son poids politique dans la balance des primaires en soutenant sa candidature à l'investiture démocrate en janvier 2008.

Des dizaines d'hommes politiques américains, certains ayant lutté contre Ted Kennedy sur les bancs du Congrès, assistaient à l'office aux côtés d'Obama, des anciens présidents Jimmy Carter, George W. Bush, Bill Clinton et de leurs femmes.

Les mélodies du violoncelliste Yo-Yo Ma et la voix du ténor Placido Domingo devaient résonner entre les murs de la basilique construite il y a 130 ans dans un quartier ouvrier de Boston.

Si Teddy a longtemps été dans l'ombre de ses deux frères, assassinés dans les années 1960, il a ensuite construit une longue carrière politique, siégeant 47 ans en tant que sénateur démocrate du Massachusetts.

"En tant que noir, que serais-je sans les Kennedy ?", a dit Clint Haymon, l'un des nombreux Américains venus devant la basilique malgré la pluie. "Ils croyaient dans les droits civiques et c'est pour cela que je suis là pour rendre hommage à ce grand homme."