
Les Japonais votent, ce dimanche, pour élire de nouveaux députés à la Chambre des représentants. Estimée à 35,2 % à 14h heure locale (7h GMT+2), la participation s'annonce plus élevée que lors du dernier scrutin, en 2005.
AFP - Bravant un temps maussade, l'arrivée imminente d'un typhon et les craintes d'épidémie de grippe H1N1, les Japonais se rendaient en masse dimanche dans les bureaux de vote pour un scrutin appelé à marquer un tournant dans l'histoire du Japon.
"Je pense que nous avons maintenant besoin d'un changement", a déclaré Toshihiro Nakamura, un retraité de 68 ans, après avoir déposé son bulletin en faveur du candidat de l'opposition centriste dans un bureau de vote de Tokyo.
"C'est trop long pour un seul parti de dominer la vie politique pendant plus d'un demi-siècle", a-t-il ajouté, à propos du puissant Parti Liberal-Démocrate (PLD-droite), qui est au pouvoir depuis 1955 quasiment sans interruption.
Selon tous les sondages, une majorité des 103 millions d'électeurs inscrits devrait voter en faveur du Parti Démocrate du Japon (PDJ-centre), qui a promis de mener une politique "au service de la vie des gens".
"C'est une élection pour dire au revoir au PLD", a déclaré Haruko Kurakata, 77 ans, après avoir donné sa voix à l'opposition.
"C'est insensé d'avoir eu quatre Premiers ministres en quatre ans, sans jamais avoir demandé l'opinion du peuple", a-t-elle ajouté. Depuis les précédentes élections législatives de 2005 et la démission du Premier ministre Junichiro Koizumi un an plus tard, le Japon a eu trois chefs de gouvernement successifs, choisis parmi les dirigeants du PLD.
Malgré l'arrivée imminente d'un typhon sur la région de Tokyo et la crainte de l'épidémie de grippe H1N1 qui a déjà commencé au Japon, la participation devrait être importante pour ce scrutin, qui laisse entrevoir la possibilité d'un changement à la tête du pays.
Certains électeurs portaient des masques pour se prémunir contre le virus et du produit désinfectant pour les mains était disponible à l'entrée des bureaux de vote.
"J'ai décidé de venir voter pour la première fois de ma vie car je veux participer à un changement de pouvoir", a confié le propriétaire d'une société d'internet, âgé de 35 ans.
"En tant que contribuable, je veux voir nos impôts mieux utilisés, non pas comme dans le passé pour des travaux publics qui ne font qu'enrichir les sociétés de construction locales", a-t-il dit.
Le PDJ a promis d'améliorer la protection sociale, d'augmenter les indemnités chômage et de verser des primes et des allocations familiales pour relancer la natalité.
"Je pense que ce n'est pas mal de laisser l'opposition essayer au moins une fois", a estimé Chie Miyamoto, une infirmière de 25 ans. "J'espère que le prochain gouvernement accordera plus d'attention aux problèmes sociaux, y compris le manque de personnel dans les hôpitaux".
Mais certains électeurs ne cachaient pas leur scepticisme sur les chances d'un réel changement, en soulignant que le PDJ est constitué d'anciens conservateurs et d'ex-socialistes, un éventail politique difficile à gérer.
"J'ai bien peur qu'il n'y ait aucune différence", a estimé Masami Koike, 54 ans, employé dans une chaîne de télévision.
"Le PDJ est en fait un clone du PLD, car il a été formé par d'anciens responsables du parti conservateur", a-t-il dit, en rappelant que le chef du PDJ, Yukio Hatoyama, est lui-même un dissident du PLD.
Takumi Aoki, étudiant de 25 ans, a lui voté pour le gouvernement sortant. "J'ai choisi un candidat de la coalition au pouvoir car je ne pense pas que le PDJ puisse apporter un réel changement. Je pense que ce parti risque de se disloquer sans avoir réalisé quoi que ce soit".