Dans le nord-est de la Birmanie, où les affrontements durent depuis plusieurs jours, poussant des dizaines de milliers de personnes à se réfugier en Chine, de nouveaux combats ont éclaté entre des rebelles et les forces birmanes.
REUTERS - De nouveaux combats ont éclaté samedi matin dans le nord-est de la Birmanie, où les affrontements qui durent depuis plusieurs jours ont poussé des dizaines de milliers de personnes à se réfugier en Chine. Ces violences ont commencé lorsque les forces birmanes se sont déployées au début du mois à Kokang, dans l'est de l'Etat de Shan, frontalier de la province chinoise du Yunnan.
De nouveaux combats "furieux" ont éclaté samedi vers 08h15 locales (00h15 GMT) dans la zone frontalière et se poursuivaient dans la journée, selon le site internet du journal Global Times.
Le chef du groupe rebelle Kokang, aussi connu sous le nom d'Armée de l'alliance démocratique nationale de Birmanie, a affirmé que ses forces avaient capturé au moins 50 soldats birmans et tué 30 autres jeudi et vendredi, dans un entretien au journal chinois Global Times (www.huangiu.com).
Peng Jiasheng n'a pas donné de détails sur les victimes dans son camp, qu'il dit commander depuis un endroit sûr de Birmanie.
Des médias chinois et des organisations birmanes rapportent que ces heurts ont débuté lorsque des soldats ont pris le contrôle de bâtiments du groupe Kokang à Laogai, capitale de l'Etat de Shan.
La Birmanie veut que les groupes ethniques participent aux élections l'an prochain, les premières depuis deux décennies. Des observateurs disent que le refus des rebelles d'intégrer l'armée régulière sont un élément déclencheur des combats.
Depuis le début du mois, au moins 30.000 personnes, Birmans comme Chinois, ont fui vers la Chine voisine.
Environ 150.000 personnes vivent dans la région de Kokang, dont de très nombreux Chinois, souvent propriétaires de petits commerces ou d'entreprises de négoce.
Vendredi, l'explosion d'une bombe du côté chinois de la frontière a fait au moins un mort et plusieurs blessés, a déclaré au Quotidien du Peuple He Yongchun, vice-président de la Croix-Rouge dans le Yunnan.
Pékin, un des rares appuis de la junte birmane sur la scène internationale, a demandé vendredi à Rangoun de maintenir la stabilité sur son territoire et de garantir la sécurité de ses ressortissants.
Des milliers de personnes sont encore bloquées à Kokang, où elles subissent des pénuries d'eau et de nourriture, a ajouté le Global Times. Beaucoup de ceux restés dans cette ville pour y défendre leurs biens ont été tués, a dit vendredi à Reuters un épicier chinois.
Selon un travailleur humanitaire, Lashio, plus grande ville du Shan, "est devenue une ville fantôme".
Li Jiao, une Chinoise vivant en Birmanie, s'est réfugiée dans un camp de Nansan, où la frontière avec la Birmanie a été fermée. "C'est le chaos ici. C'est une vraie guerre. Ils disent que ça va s'arrêter mais ça recommence toujours", dit-elle.