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Optimisme mesuré chez les militants socialistes

, envoyé spécial à La Rochelle – À La Rochelle, militants et élus socialistes saluent le discours d’ouverture de Martine Aubry. Mais, malgré ses clarifications sur les alliances et les primaires, ils mesurent le chemin à faire pour remettre le PS en marche.

Vendredi, la première secrétaire du Parti socialiste s’est fait chaudement applaudir au cours de son discours d’ouverture de l’université d’été du PS. Martine Aubry a demandé des clarifications préalables sur les propositions du MoDem, le parti centriste de François Bayrou, courtisé à la fois par la droite et par la gauche. Elle a aussi acté le principe de "primaires ouvertes", à l’américaine, pour désigner le candidat de la gauche à la présidentielle de 2012.

Pour les Ch’tis - surnom des habitants du Nord de la France -, hors de question que l’épineuse question de l’alliance avec le MoDem gâche la fête. "À Lille, Martine travaille avec les élus centristes, et ça se passe très bien ! C’est avant tout une question de personnes", assure Marielle. "Cette année, pour une fois, on ressort de l’université avec l’envie de se retrousser les manches", poursuit-t-elle.



Anne-Marie Forcinal, première secrétaire fédérale du Territoire de Belfort, partage cet optimisme : "Martine Aubry nous a conseillé d’aller à la rencontre des électeurs, ce qui est essentiel, surtout que le PS maîtrise mal sa communication dans les médias. Elle a été vivement applaudie hier par des militants qui voulaient qu’on leur redonne le moral. Ça tranche avec les débats froids qui ont précédé le Congrès de Reims", s’enthousiasme cet ancien médecin à la sortie d’un atelier de travail "passionnant" sur l’avenir du parti.

Un bulletin de vote aux allures de "faire-part de décès"

Comme tout n’est pas toujours rose au PS, d’autres restent plus mesurés. La porte ne reste qu’entrouverte aux centristes du MoDem et les modalités des primaires restent à fixer. 

"J’ai besoin de recul pour analyser les positions d’Aubry", avance Daniel, un Parisien originaire des Landes. "Mais je suis surtout agacé de voir qu’on ne parle que des primaires alors qu’il y a des problèmes graves comme la crise ou le chômage", poursuit celui qui vient à La Rochelle pour la première fois. "Je ne suis pas trop optimiste sur l’avenir du parti. Le bulletin de vote aux européennes ressemblait vraiment à un faire-part de décès", ironise-t-il.

Sur le port de La Rochelle, un groupe de militants débat des primaires et le ton monte :
- Le parti n’a aucune chance de gagner en 2012 s’il est seul !
- Mais imagine si c’est un candidat du MoDem qui gagne les primaires !

Vingt mètres plus loin, un autre groupe de militants. Leur débat ? Le même. Et on risque de discuter encore longtemps au PS.