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L'opposant Juan Guaido, reconnu président du Venezuela par une partie de la communauté internationale, a nommé une nouvelle direction pour la filiale aux États-Unis de la compagnie nationale pétrolière. Un coup dur pour Nicolas Maduro.
Le gouvernement du président du Venezuela Nicolas Maduro est de plus en plus asphyxié économiquement. L'opposant Juan Guaido a annoncé mercredi 13 février la nomination d'une nouvelle direction pour Citgo, la filiale aux États-Unis de la compagnie nationale pétrolière Petroleos de Venezuela SA (PDVSA).
"La nouvelle direction sera composée de Vénézuéliens compétents, non impliqués dans des scandales de corruption et sans affiliation politique", a annoncé sur Twitter Juan Guaido, reconnu président par intérim par une cinquantaine de pays. "Par cette décision, non seulement nous protégeons nos actifs, mais nous évitons également que se poursuive la destruction de l'entreprise, nous évitons sa perte", a ajouté l'opposant.
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Un coup dur supplémentaire pour le président Maduro, lâché par plusieurs pays, dont les États-Unis. Washington a déjà officiellement donné le contrôle des comptes bancaires vénézuéliens sur le territoire américain au chef de file de l'opposition. À partir du 28 avril, les États-Unis comptent également imposer un embargo sur les exportations essentielles de brut vénézuélien vers le marché américain. Caracas estime que les dommages causés à l'économie par le "blocus américain" s'élèvent à 30 milliards de dollars.
Trump n'exclut aucune option
Peu avant, le président américain Donald Trump a réaffirmé qu'il n'excluait aucune piste concernant le Venezuela. "Il y a différentes solutions, différentes options. Nous étudions toutes les options", a-t-il depuis la Maison Blanche où il a reçu son homologue colombien, Ivan Duque.
Nicolas Maduro a qualifié cette rencontre de "fête de la haine" contre son pays. "Ne touchez pas au Venezuela !", a mis en garde le chef d'État socialiste, critiquant les deux dirigeants qui ont préféré parler du Venezuela "plutôt que de la cocaïne produite en Colombie", premier producteur mondial de cette drogue.
Le Venezuela est secoué par une grave crise économique qui a provoqué l'exil de plus de 2,3 millions de Vénézuéliens, selon l'ONU. PDVSA, pilier de l'économie, était jadis une des cinq plus grandes compagnies pétrolières au monde. Elle est aujourd'hui en pleine déconfiture, plombée par une chute de la production, une dette abyssale et les sanctions américaines. La compagnie exporte vers les États-Unis près de la moitié de sa production de brut, représentant 75 % de son cash-flow. Or le pétrole finance 96 % du budget de l'État.
"Nous avons fait un pas en avant dans la reconstruction de PDVSA", a déclaré Juan Guaido, qui indiqué qu'il allait également demander à l'Union européenne (UE) de geler les avoirs et les comptes vénézuéliens sur son territoire.
Le bras de fer humanitaire
Nicolas Maduro, soutenu par la Russie, la Turquie, l'Iran et la Chine, accuse Washington de vouloir le renverser pour s'accaparer les réserves pétrolières du pays, les plus importantes du monde.
Donald Trump a également déclaré que Nicolas Maduro commettait une "terrible erreur" en empêchant l'aide humanitaire américaine d'entrer dans le pays. L'entrée de vivres et de médicaments, stockés en Colombie, à la frontière avec le Venezuela, est l'objet depuis plusieurs jours d'un bras de fer entre Nicolas Maduro et Juan Guaido. Le président vénézuélien, qui nie toute famine dans son pays, juge que cette aide – qu'il refuse – n'est qu'un "show politique", prélude à une intervention militaire de Washington.
Le président colombien a insisté sur la nécessité de maintenir la pression sur Caracas : "Avec le président Donald Trump, nous partageons cet objectif : libérer le Venezuela de la dictature."
Avant cette rencontre, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Jorge Arreaza, avait déclaré sur Twitter que le chef de l'Etat colombien s'était rendu à la Maison-Blanche pour recevoir de ses "patrons" "une bonne note dans l'élaboration d'un plan de coup d'État au Venezuela".
Avec AFP