Dans la presse, mercredi 13 février, la condamnation, aux États-Unis, du trafiquant de drogue Joaquin Guzman, dit "El Chapo". Une nouvelle condamnation pour "sodomie" en Tunisie, contre un jeune homosexuel. Une remise de prix originale. Et une sacrée bonne nouvelle pour la Voie lactée.
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Dans la presse, mercredi matin, la condamnation, à New York, du trafiquant de drogue mexicain Joaquin Guzman, dont la peine sera fixée le 25 juin prochain.
Cette condamnation laisse un goût amer à El Universal, qui explique que "la vie criminelle" de celui qu’on a surnommé "El Chapo" "était de toute façon terminée depuis sa remise aux autorités américaines il y a deux ans". "Cette étape passée, le résultat ne faisait aucun doute", d’après le journal mexicain, qui fait mine de se demander si cette condamnation "change quelque chose pour le Mexique". "Non, le trafic de drogue continue", constate El Universal, en prévenant que "la pacification du pays ne passera pas, en tout cas pas seulement, par la capture ou le procès d’un seul ou de mille Chapos". Frustration, aussi, du New York Times, aux États-Unis, qui prévient que "la catastrophe de la guerre contre la drogue au Mexique dépasse largement le cas d’un seul homme". Le quotidien rappelle que le trafic a fait plus de 200 000 morts en une décennie au Mexique, "un massacre dont l’ampleur déchire le cœur du pays". "Face à une telle hécatombe, c’est évidemment une bonne chose que M. Guzman, le chef d’un des cartels impliqués, soit condamné et passe selon toute probabilité la fin de sa vie dans une prison dure. Mais sachant que son procès a été le plus important, à cette date, de la guerre contre la drogue au Mexique, sa conclusion apparaît seulement comme une victoire douce-amère dans la bataille pour la justice".
C’est notamment au nom de la guerre contre le trafic de drogue, que Donald Trump veut faire construire un mur à la frontière avec le Mexique. The Daily Beast vilipende son projet, et estime que le procès de Guzman montre à quel point il est absurde. Le site américain rappelle qu’il a été prouvé que "la drogue responsable de dizaines de milliers d’overdoses aux États-Unis n’a pas été transportée à-travers le désert par des clandestins, mais que la plus grande partie a passé la frontière dans les véhicules de conducteurs pourvus de permis de conduire en bonne et due forme, passant par des postes de contrôle officiels, cachée dans des boites de piment, ou des fruits de mer surgelés, ou cachée dans des compartiments, ou dans n’importe quel endroit susceptible d’échapper aux fouilles ou de tromper l’odorat des chiens".
Un tout autre procès s’est déroulé en Tunisie, où un homme qui avait porté plainte pour viol, s’est retrouvé condamné, lundi, à six mois de prison pour homosexualité. Le Monde, qui cite le récit de l’association Shams, qui milite pour la dépénalisation de l’homosexualité en Tunisie, rapporte qu’un jeune homme de 26 ans s’était rendu à un rendez-vous de nature sexuelle avec un autre homme rencontré sur Facebook et qu’arrivé à ce rendez-vous, s’est retrouvé face à deux hommes qui l’auraient violé, avant de le voler. Après s’être rendu au commissariat, il se serait vu imposer un test anal – une pratique contestée mais fréquente en Tunisie – pour établir s’il avait déjà eu des relations homosexuelles par le passé, ce qui lui a valu six mois de prison pour sodomie, et deux mois pour dénonciations calomnieuses, la justice estimant qu’il ne s’agissait pas d’un viol mais d’une dispute à la suite d’une relation sexuelle, selon le parquet de Sfax . D’après Le Monde, les condamnations pour homosexualité se sont multipliées ces dernières années en Tunisie, où 127 personnes ont été condamnées à des peines de prison pour homosexualité en 2018 contre 79 en 2017 et 56 en 2016, selon Shams, qui met cette sévérité sur le compte de "l’influence grandissante" du parti islamiste Ennahda dans les tribunaux.
En France, un mot d’une initiative originale pour dénoncer le mobilier urbain anti-SDF. L’Humanité annonce la remise, ce soir, des "pics d’or", un prix satirique récompensant ces dispositifs "du plus décomplexé au plus agressif, en passant par le plus fourbe et le plus contradictoire", pour dénoncer "des stratégies qui repoussent sans cesse les plus pauvres loin de la société, et proposer des solutions pour répondre humainement à la misère". À cette occasion, le directeur des études de la Fondation Abbé-Pierre, qui vient en aide aux sans-abri, a accordé un entretien au journal. Manuel Domergue explique comment les sans-domicile fixes "à force d’être repoussés, voient leurs conditions de vie se dégrader, toujours plus loin des services sociaux et des accueils de jour, risquant, à terme, d’entrer dans des parcours d’errance où ils se mettent en danger", et ont alors "plus de chance de mourir seuls, alors qu’au moins 500 d’entre eux meurent dans la rue chaque année".
On ne se quitte pas là-dessus, mais sur cette très bonne nouvelle : Le Figaro nous apprend que la collusion programmée entre notre galaxie, la Voie lactée, et celle d’Andromède, ne surviendra finalement que dans 4,5 milliards d’années, d’après de nouveaux calculs rendus possibles par les données récoltées par le satellite européen Gaia. C’est 600 millions d’années de plus que ce qui avait été calculé au départ. Un long sursis.
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