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La journée de commémoration du génocide arménien en France fixée au 24 avril

Emmanuel Macron a ainsi honoré sa promesse de campagne d'inscrire au calendrier une journée commémorant cet événement, un geste que les Arméniens de France attendaient avec impatience. Une décision condamnée par Ankara.

C'était une promesse de campagne très attendue par la communauté arménienne. Le président français Emmanuel Macron l'a tenue : la date du 24 avril deviendra la "journée nationale de commémoration du génocide" des Arméniens" en France. Le chef de l'État l'a annoncé lors du dîner annuel du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), mardi 5 février.

"La France, c'est d'abord et avant tout ce pays qui sait regarder l'histoire en face, qui dénonça parmi les premiers la traque assassine du peuple arménien, qui dès 1915 nomma le génocide pour ce qu'il était, qui en 2001, à l'issue d'un long combat, l'a reconnu dans la loi et qui fera dans les prochaines semaine du 24 avril une journée nationale de commémoration du génocide arménien", a-t-il déclaré. L'an dernier, il s'était engagé lors du dîner du CCAF à tenir sa promesse.

La France regarde l’Histoire en face.
Comme je m’y suis engagé, dans les prochaines semaines, la France fera du 24 avril une journée de commémoration du génocide arménien.https://t.co/NjGIO3LDrZ

  Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 5 février 2019

Sans surprise, la Turquie a condamné mercredi la décision du président français. "Nous condamnons et refusons les tentatives de M. Macron, qui connaît des problèmes politiques dans son pays, de transformer en affaire politique des faits historiques pour sauver la mise", a déclaré dans un communiqué le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin.

"Les allégations de soi-disant génocide arménien sont un mensonge politique contraire aux réalités historiques et sans fondement juridique", a ajouté le porte-parole, affirmant que "personne ne peut entacher notre histoire".

Lors du dîner du CCAF, Emmanuel Macron a aussi rendu hommage à Charles Aznavour, décédé le 1er octobre. Le fils du chanteur, Nicolas Aznaour, lui a offert un doudouk, une flûte traditionnelle arménienne en bois d'abricotier. Il a également rendu hommage au compositeur Michel Legrand, dont la mère était d'origine arménienne.

Parmi les 350 invités réunis dans un hôtel parisien, figuraient comme chaque année des personnalités politiques et des célébrités comme la maire de Paris, Anne Hidalgo, la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, ou encore le président des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, le député Gabriel Attal et l'ancienne star du foot Youri Djorkaeff.

Après de propos introductifs de la journaliste Lea Salamé, dont la mère est arménienne, les coprésidents du CCAF, Mourad Franck Papazian et Ara Toranian, ont remis une distinction à Nadia Murad, prix Nobel de la Paix, et à Vincent Duclert, auteur de "La France face au génocide arménien".

Emmanuel Macron s'est rendu en octobre en Arménie pour le sommet de la francophonie à Erevan, où il a assisté à un hommage à Charles Aznavour.

Avec AFP