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"Gilets jaunes", "gilets roses", "stylos rouges" : que retenir de la mobilisation de samedi ?

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi dans toute la France lors de l'acte XII des Gilets jaunes. Mais en marge de cette mobilisation qui dure depuis près de trois mois, d'autres mouvements corporatistes ont émergé.

En pleine polémique sur les lanceurs de balles de défenses (LBD), plusieurs dizaines de milliers de Gilets jaunes ont défilé samedi 2 février à travers la France pour dénoncer les violences policières. Cet acte XII a été marqué par quelques heurts mais "moins d'incidents sont à déplorer", a tweeté en soirée le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.

Selon le ministère de l'Intérieur, 58 600 personnes ont défilé dans le pays, contre 69 000 la semaine dernière. Des chiffres officiels régulièrement contestés par les Gilets jaunes. A Paris où 22 personnes ont été interpellées, 13 800 personnes ont participé au cortège, selon un comptage indépendant réalisé pour un collectif de médias, 10 500 selon la Préfecture de police.

L'un des cortèges parisiens déclarés aux autorités rendait hommage aux victimes des violences policières. "Ce sont des blessures qui mutilent, qui détruisent des vies alors que nous sommes des pacifistes", a affirmé Antonio, un des organisateurs de la marche, lui-même blessé par une grenade GLI-F4.

Des échauffourrées ont éclaté en fin de manifestation au niveau de la place de la République. Trente trois manifestants ont été interpellés.

Des heurts ont aussi été signalés à Toulouse, Nantes et Rennes, selon une source policière. A Bordeaux, le cortège de plusieurs milliers de personnes est parti comme à l'accoutumée de la place de la Bourse en direction du centre-ville avec à sa tête des étudiants portant une banderole "Etudiants et gilets jaunes. Tous unis contre Macron et son monde".

En fin de journée près de l'hôtel de ville, des manifestants ont commencé à jeter des projectiles sur les forces de l'ordre qui ont répliqué par des gaz lacrymogènes pour les disperser dans les rues avoisinantes. Sur le cours d'Alsace-et-Lorraine,
une voiture a été incendiée.

Faible mobilisation des "Stylos rouges" à Paris et Bordeaux

Quelques dizaines de personnes se revendiquant du mouvement des "Stylos rouges" se sont aussi rassemblées samedi dans plusieurs villes de France, dont Paris, pour porter des revendications propres au monde enseignant.

La manifestation parisienne n'a attiré que 80 personnes devant le ministère de l'Education nationale, selon la préfecture de police, alors que d'autres rassemblements étaient prévus à Nice et Lyon.

Le mouvement des "stylos rouges" se dit "détaché de toute appartenance politique et syndicale", à l'image des Gilets jaune". Ses membres demandent, entre autres, le dégel du point d'indice et des augmentations de salaire. "Nous souhaitons une revalorisation de notre travail. Nous faisons partie des enseignants les moins payés de l'Europe. Il faut qu’on soit plus écoutés par notre hiérarchie" a affirmé sur France 24 Julie Baux, professeure des écoles et administratrice de la page Facebook "Les Stylos rouges".

"Gilets jaunes", "gilets roses", "stylos rouges" : que retenir de la mobilisation de samedi ?

Le mouvement revendique aussi la limitation du nombre d'élèves par classe ou encore la fin des suppressions de postes. "C’est très courant d’avoir des classes avec 31 ou 32 élèves. Voire 36 ou 37 au lycée. Ce n’est pas possible de travailler convenablement", a expliqué Julie Baux.

Des "nounous" contre une réforme de l'allocation chômage

Contrairement aux "Stylos rouges", les manifestations des "Gilets roses" ont mobilisé plusieurs centaines d'assistantes maternelles dans plusieurs villes partout en France. Les "nounous" sont inquiètes que soit mise en place une réforme des règles d'indemnisation du chômage, qui leur permettent actuellement de percevoir un complément de revenu en cas d'activité réduite.

La mobilisation a rassemblé une centaine de personnes à Paris, devant le ministère des Solidarités, et une centaine à Rennes, où les manifestantes scandaient "Assmats en colère, on ne va pas se laisser faire !", selon des journalistes de l'AFP.

A Bordeaux, quelques dizaines d'assistants maternels, beaucoup en gilet rose, ont formé une chaîne sur une place de la ville, a constaté l'AFP. D'autres rassemblements étaient prévus dans une trentaines de villes, notamment à Lyon, Nancy, Lille, Nantes, Nice et Montpellier.

Les manifestants craignent que les négociations en cours, entre patronat et syndicats, sur l'indemnisation du chômage, ne se traduisent par une remise en cause des règles qui s'appliquent aux salariés en "multi-emplois" - ce qui est le cas des assistantes maternelles lorsqu'elles travaillent simultanément pour plusieurs familles.

Avec AFP