
Le chef du Parlement vénézuélien Juan Guaido a appelé, vendredi, à une "grande mobilisation" la semaine prochaine pour exiger le départ du chef de l’État, Nicolás Maduro. Il a également dit refuser de participer à un "faux dialogue" avec ce dernier.
Le chef du Parlement vénézuélien Juan Guaido, autoproclamé "président" par intérim, a appelé vendredi 25 janvier à une "grande mobilisation" la semaine prochaine pour exiger le départ du chef de l'État Nicolás Maduro, lors de sa première apparition publique depuis sa proclamation.
"Ceux qui croient que nous nous sommes dégonflés vont être frustrés, car il y a des gens dans la rue pour un moment, jusqu'à ce que cesse l'usurpation et qu'il y ait un gouvernement de transition et des élections libres", a déclaré Juan Guaido sur une place de l'est de Caracas.

Nicolás Maduro s'est de son côté dit prêt à rencontrer Guaido, mais ce dernier lui a opposé une fin de non-recevoir, assurant qu'il ne participerait pas à un "faux dialogue" avec le gouvernement en place.
"La répression, quand elle ne donne pas de résultat, se transforme en un faux dialogue [...] je veux dire clairement au monde et à ce régime : ici personne ne se prêtera à un faux dialogue", a déclaré Juan Guaido lors d'une conférence de presse.
Dissensions européennes
Plus tôt dans la journée, le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador a déclaré que son pays était prêt à accueillir le président vénézuélien Nicolás Maduro et l'opposant Juan Guaido pour engager un dialogue sur la crise politique qui secoue le Venezuela.
"Si les parties le demandent, nous sommes les mieux placés pour les aider afin qu'il y ait un dialogue et que, sans recours à la force et à la violence, les problèmes soient résolus", a déclaré Lopez Obrador lors d'une conférence de presse.
De leur côté, les États membres de l'UE ne sont pas parvenus vendredi soir à s'entendre sur une nouvelle "déclaration commune" appelant à la convocation rapide d'élections au Venezuela, faute de quoi l'UE reconnaîtrait l'opposant Juan Guaido comme "président par intérim", a-t-on appris de sources diplomatiques.
L'Espagne et plusieurs autres États membres ont jugé le texte proposé "trop faible dans sa formulation", a expliqué une des sources à l'AFP.
Le projet de texte soumis en fin de journée aux gouvernements des 28 États stipulait que si Nicolás Maduro n'acceptait pas d'organiser de nouvelles élections, "l'UE étudierait la possibilité de prendre de nouvelles dispositions, dont la reconnaissance de Juan Guaido comme président par intérim".
L'Espagne a refusé de soutenir cette formulation et, soutenue par plusieurs autres capitales, a demandé de la remplacer par "décidera de prendre de nouvelles dispositions, dont la reconnaissance de Juan Guaido comme président par intérim", ont précisé les sources interrogées par l'AFP.
Réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, dont le pays soutient Nicolás Maduro, a lui dénoncé vendredi la "politique destructrice" des États-Unis au Venezuela.
Le président Nicolás Maduro a annoncé vendredi que son ministre des Affaires étrangères, Jorge Arreaza, représenterait le Venezuela lors de la réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies sur la crise dans le pays demandée par les États-Unis.
Washington a demandé que cette réunion ait lieu samedi, après avoir reconnu le chef de l'opposition parlementaire Juan Guaido comme "président" par intérim du Venezuela et jugé "illégitime" le gouvernement de Maduro.
Plusieurs diplomates américains ont quitté vendredi en milieu de journée l'ambassade des États-Unis à Caracas en direction de l'aéroport de la capitale vénézuélienne, ont rapporté des témoins. Le convoi de plusieurs véhicules était escorté par la police.
Jeudi, le département d'État américain avait ordonné à certains membres de son personnel diplomatique de quitter le pays et a également conseillé aux ressortissants américains de partir .
Avec AFP