À l'approche d'un nouveau samedi de mobilisation des Gilets jaunes, le ministre de l'Intérieur a annoncé mardi que les forces de l'ordre utilisant des pistolets LBD-40, successeurs des "Flash-Balls", seraient équipés de caméras-piétons.
L'utilisation des pistolets LBD-40, successeurs des "Flash-Balls", fait polémique depuis le début du mouvement des Gilets jaunes en raison des blessures graves qu'ils ont causées. À l'approche d'un nouveau samedi de mobilisation, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a annoncé mardi 22 janvier que les forces de l'ordre utilisant ces armes intermédiaires seraient équipées de caméras-piétons.
Devant la commission des Lois de l'Assemblée nationale, il a confirmé que les policiers continueraient à les utiliser. Le ministre, qui s'était dit vendredi "sidéré" par les accusations de violences policières portées par des Gilets jaunes, a par ailleurs affirmé que quatre personnes ont été gravement blessées à l'oeil par des LBD depuis le début du mouvement le 17 novembre.
Ce premier bilan officiel est bien inférieur au chiffre de 17 personnes ayant perdu un oeil, avancé par le collectif militant "Désarmons-les" et le journaliste indépendant David Dufresne, avec détails, photos et parfois vidéos à l'appui.
"Je sais la polémique qui existe sur l'usage du LBD", a dit Christophe Castaner aux députés. "J'ai demandé à ce que dans toute la mesure du possible - c'est-à-dire dans les usages de droit commun normaux, pas dans des moments d'hyperréaction en cas d'agression (...) - les forces qui sont équipées de LBD, à partir de samedi prochain, soient systématiquement équipées de caméras-piétons."
"Ce n'est pas définitif"
Les forces de l'ordre pourront actionner ces caméras au moment de l'usage des LBD "pour que, s'il y a un débat, une contestation, un contentieux, on puisse produire ces images, y compris dans le cadre judiciaire", a-t-il expliqué.
"On va tester cela, ce n'est pas définitif", a encore déclaré Christophe Castaner. "Si je le fais, c'est parce que j'ai toute confiance dans la façon dont ils l'utilisent."
Alors que plusieurs personnes ont été blessées à la tête par des tirs de LBD ces dernières semaines, le ministre a rappelé le "devoir d'exemplarité" des forces de l'ordre et rappelé qu'il s'agit d'armes de défense.
"Jamais un policier ou un gendarme ne porte les premiers coups", a affirmé le ministre, qui défendait devant les députés une proposition de loi "visant à prévenir les violences lors des manifestations et à sanctionner leurs auteurs", également appelée "loi anti-casseurs".
Jeudi 17 janvier, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, avait à nouveau réclamé la suspension de cette arme pour "prévenir plutôt que soigner".
Avec Reuters et AFP