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Au Kenya, le bilan de l'attaque du complexe hôtelier de Nairobi revu à la hausse

Les forces de sécurité kényanes ont passé au peigne fin, mercredi, le complexe hôtelier de Nairobi où un commando jihadiste Shebab a semé la terreur mardi et mercredi, tuant 21 personnes.

Vingt-et-une personnes ont été tuées dans l'attaque mardi d'un complexe hôtelier de Nairobi, revendiquée par les islamistes somaliens Shebab, a annoncé mercredi 16 janvier à la presse le chef de la police kényane, Joseph Boinnet.

"Nous souhaitons vous informer que, à l'heure où nous parlons, six autres cadavres ont été découverts sur les lieux de l'attaque et un policier a succombé" à ses blessures, a-t-il précisé. Ces sept victimes viennent s'ajouter aux 14 annoncées dans la matinée par le président, Uhuru Kenyatta.

Joseph Boinnet a ajouté que 28 blessés avaient été admis dans divers hôpitaux de Nairobi, sans toutefois préciser la gravité de leurs blessures. Il a ensuite dévoilé les nationalités des victimes : 16 Kényans, un Américain, un Britannique et "trois personnes d'origine africaine qui doivent encore être identifiées".

Sur le terrain, les forces de sécurité kényanes ont passé au peigne fin mercredi le complexe hôtelier de Nairobi où le commando a semé la terreur.

Selon la police, les assaillants étaient au nombre de cinq et sont tous morts : l'un d'eux, un kamikaze, s'est fait exploser près de l'entrée de l'hôtel Dusit au début de l'opération. Quatre autres ont été abattus par les forces de l'ordre dans la nuit et à l'aube. Des images de vidéosurveillance diffusées par les médias kényans montrent quatre hommes équipés d'armes automatiques et de grenades progresser calmement dans le complexe.

Un assaillant identifié, deux suspects arrêtés

Les derniers assaillants abattus "portaient tous les deux des foulards rouges sur le front et des cartouches étaient attachées autour de leur poitrine [...] ils avaient chacun un [fusil d'assaut] AK-47", a rapporté à l'AFP une source policière.

Mercredi, alors que l'enquête débutait, les policiers se sont lancés dans une opération de ratissage de l'hôtel tandis que des démineurs étaient mis à contribution pour détoner des grenades abandonnées par les jihadistes.

Un des membres du commando a été identifié et la maison dans laquelle il vivait à Ruaka, une commune populaire située au nord de Nairobi, a été perquisitionnée. Deux suspects ont par ailleurs été arrêtés, l'un dans le quartier majoritairement somalien d'Eastleigh, l'autre à Ruaka, a annoncé à l'AFP le directeur des enquêtes criminelles George Kinoti.

Attente pour identifier les victimes

Cet attentat a replongé les habitants de Nairobi dans le traumatisme de l'attaque du centre commercial Westgate en 2013, qui avait fait 67 morts lors d'un siège de quatre jours. L'intervention des forces de sécurité avait alors été vivement critiquée.

Mercredi, le président Uhuru Kenyatta a salué leur travail : "Plus de 700 civils ont été évacués du complexe depuis le début de l'attaque jusqu'aux petites heures du matin". La brigade antiterroriste était arrivée rapidement sur place, à bord d'un véhicule blindé, et les opérations de mise en sécurité des personnes prises au piège dans les bureaux ont semble-t-il été bien coordonnées.

En revanche, des proches des victimes rassemblés devant la morgue Chiromo, située à quelques centaines de mètres à peine des lieux de l'attaque, s'impatientaient mercredi de ne pouvoir accéder à l'intérieur des locaux pour déterminer si leur parent faisait partie des victimes.

Avec AFP