Carole Ghosn, l'épouse du patron de Renault, a adressé une lettre à l'ONG Human Rights Watch pour dénoncer les "rudes" conditions de détention de son mari, incarcéré depuis depuis le 19 novembre au Japon.
Carole Ghosn a pris la plume pour venir en aide à son mari, le détenu Carlos Ghosn. Dans un courrier de neuf pages adressé à Human Rights Watch, l’épouse du patron de Renault exhorte l'ONG à faire pression sur les autorités japonaises.
Dans cette lettre que l'AFP a pu consulter dimanche 13 janvier, Carole Ghosn déplore le fait que son mari soit détenu, depuis son arrestation le 19 novembre, dans une cellule éclairée nuit et jour, et qu'il n'ait pas accès à son traitement médical quotidien. "Pendant des heures chaque jour, les inspecteurs l'interrogent, l'intimident, le sermonnent et l'admonestent, dans l'intention de lui extirper une confession", écrit Carole Ghosn à propos de son époux.
L'homme d'affaires de 64 ans est inculpé au Japon pour abus de confiance et minoration de déclarations de revenus aux autorités boursières sur huit années. Il clame son innocence.
"Un système draconien"
Dans sa lettre, Carole Ghosn affirme en outre que les enquêteurs ont mis la pression sur son mari pour qu'il signe des documents en japonais, une langue qu'il ne maîtrise pas, et dont seule une traduction orale lui a été faite, sans la présence de son avocat.
"J'exhorte Human Rights Watch à mettre son cas en lumière (...), à pousser le gouvernement à réformer son système draconien de détention et d'interrogatoire", a demandé Mme Ghosn.
Les conditions de détention de l'ex-patron des constructeurs automobiles japonais Nissan et Mitsubishi Motors ont suscité des critiques.
Carlos Ghosn n'a eu le droit jusqu'à présent de recevoir que ses conseils et des représentants des pays dont il détient un passeport (Brésil, France et Liban). Mais une décision de justice la semaine dernière l'a autorisé à recevoir dorénavant des visites de famille.
Son avocat nie
L'avocat principal de Carlos Ghosn, Motonari Otsuru, a nié la semaine dernière que son client ait été contraint de signer des documents écrits en japonais. "M. Ghosn ne nous a pas dit une seule fois qu'il ait dû signer quoi que ce soit dans une langue qu'il ne comprend pas", avait-il dit à des journalistes.
Il avait aussi précisé que son client avait été transféré dans une cellule plus spacieuse, munie d'un lit à l'occidentale, et assuré que Carlos Ghosn ne s'était jamais plaint auprès de lui de ses conditions de détention.
Avec AFP