
Recep Tayyip Erdogan et Donald Trump ont évoqué au cours d'un entretien téléphonique, lundi soir, la création d'une "zone de sécurité" en Syrie. Dimanche, le président américain avait haussé le ton contre Ankara au sujet des Kurdes de Syrie.
Alors que Washington et Ankara traversent un nouvel épisode de tensions, les présidents américain, Donald Trump, et turc, Recep Tayyip Erdogan, ont évoqué au cours d'un entretien téléphonique, lundi 14 janvier au soir, la création d'une "zone de sécurité" en Syrie.
Les deux dirigeants "ont abordé l'idée de la création d'une zone de sécurité nettoyée du terrorisme dans le nord du pays", selon un communiqué de la présidence turque, qui ne donnait pas plus de détails sur le sujet. De son côté, le président américain a appelé son homologue turc à ne pas "maltraiter les Kurdes", selon un compte-rendu diffusé par la Maison Blanche.
"Le président a exprimé sa volonté de travailler ensemble pour répondre aux inquiétudes de la Turquie dans le nord-est de la Syrie tout en soulignant l'importance pour les États-Unis que la Turquie ne maltraite pas les Kurdes et les autres Forces démocratiques syriennes avec lesquels nous nous sommes battus pour vaincre le groupe État islamique", a indiqué l'exécutif américain.
"Dévaster l'économie turque"
Le ton est monté d’un cran les jours précédents entre les deux pays au sujet du sort des Unités de protection du peuple (YPG), un groupe armé kurde syrien considéré comme "terroriste" par Ankara mais appuyé par Washington dans la lutte contre l'organisation État islamique (EI).
Dimanche, Donald Trump a menacé via Twitter de "dévaster l'économie turque si elle se risquait à attaquer les Kurdes". Mais selon le communiqué de la présidence turque, les deux dirigeants se sont accordés au cours de leur conversation à renforcer les relations économiques entre leurs deux pays.
La Turquie ne cache pas sa volonté de lancer une opération contre les YPG, mais les Américains s'efforcent, depuis l'annonce en décembre de leur retrait de Syrie, de rassurer leurs alliés. Donald Trump avait ainsi évoqué dans un tweet dimanche la création en Syrie d'une "zone de sécurité" de 30 kilomètres. Son secrétaire d'État, Mike Pompeo, a précisé lundi à l'issue d'une visite en Arabie saoudite qu'il s'agirait d'une zone située le long de la frontière turque, afin de protéger à la fois les milices kurdes et la Turquie.
De son côté, le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, a assuré lundi que la Turquie n'est "pas contre" un tel projet. Au cours de leur entretien, Recep Tayyip Erdogan a assuré à Donald Trump que la Turquie était prête à fournir "tout type de soutien" à l’administration américaine dans le cadre de leur retrait de Syrie.
Avec AFP