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Aux États-Unis, la Chambre vote la fin du "shutdown", reste l'obstacle du Sénat

La Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, a voté, jeudi soir, pour mettre fin à la paralysie budgétaire. Mais elle doit faire face à Donald Trump, qui réclame toujours le financement du mur frontalier, et au Sénat.

La Chambre des représentants, où les démocrates sont désormais majoritaires, a approuvé, jeudi 3 janvier, un plan de financement visant à mettre fin à la fermeture partielle des administrations fédérales aux États-Unis. Pas de quoi mettre un terme au "shutdown" pour autant, puisque la mesure ne devrait pas être adoptée par le Sénat, où les républicains restent majoritaires.

Le chef républicain du Sénat a en effet indiqué qu'il ne programmerait un vote que s'il avait le feu vert de Donald Trump, qui a pouvoir de veto. La Maison Blanche s'oppose pour l'instant fermement à ce plan car il ne contient pas les cinq milliards de dollars qu'elle réclame pour la construction du mur.

Dans le détail, la Chambre a approuvé deux textes de financement temporaire. L'un des textes assurerait jusqu'au 30 septembre les budgets de la plupart des administrations fédérales frappées par le "shutdown", tandis que l'autre ne financerait que jusqu'au 8 février le budget sensible de la Sécurité intérieure, afin de trouver d'ici là un compromis sur la frontière.

"Vote inutile", selon les républicains

Les républicains ont immédiatement dénoncé un "vote inutile qui ne fournit pas les moyens dont nous avons besoin pour sécuriser notre frontière". Les démocrates, eux, martèlent qu'ils sont en faveur du renforcement de certaines mesures de sécurité, mais rejettent fermement l'idée d'un mur qu'ils jugent "inefficace" et trop "coûteux".

Le bras de fer entre républicains et démocrates dure depuis bientôt deux semaines : 25 % des administrations américaines sont paralysées depuis le 22 décembre. Donald Trump a de nouveau convié les chefs démocrates et républicains du Congrès à la Maison Blanche, vendredi à la mi-journée, afin de débattre d'une solution. Mais la situation semble profondément enlisée. Après une rencontre similaire mercredi, qui n'avait débouché sur rien, il avait averti que le "shutdown" pourrait "durer longtemps".

La démocrate Nancy Pelosi, élue jeudi à la présidence de la Chambre basse, est montée en première ligne pour conduire l'opposition au président américain. "Nous ne ferons pas de mur. Cela n'a rien à voir avec la politique ; un mur entre deux pays est immoral. Il s'agit d'une vieille façon de penser. Ce n'est pas rentable", a-t-elle déclaré aux journalistes jeudi soir.

Pour prouver sa détermination à voir un mur érigé à la frontière, le président a posté dans l'après-midi de jeudi, sur Instagram, un nouveau détournement de "Game of Thrones". Ce montage représente son visage au-dessus d'une palissade à la frontière, avec le slogan "Le mur vient" ("The Wall is Coming"), reprise de "L'hiver vient" ("Winter is coming" en version originale) de la série multi-récompensée de HBO.

Donald Trump continue de troller Game of Thrones.
Après « sanctions », « the wall » arrive. pic.twitter.com/OzBfnBdNob

— Cédric Faiche (@cedricfaiche) 3 janvier 2019

De son côté, le Mexique a annoncé jeudi avoir demandé aux États-Unis une enquête sur l'usage de la force contre des migrants centroaméricains qui tentaient de franchir la frontière. "Le ministère des Affaires étrangères a envoyé ce jour une note diplomatique à l'ambassade des États-Unis sur l'incident survenu le 1er janvier dans la zone frontière" entre les villes de Tijuana, au Mexique et de San Diego, a indiqué la chancellerie mexicaine dans un communiqué. Il "a été demandé qu'une enquête exhaustive soit menée sur les faits survenus ce jour-là, ainsi que sur ceux du 25 novembre dans la même zone".

Avec AFP et Reuters