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"Couper Internet, la nouvelle tentation des régimes africains"

À la une de la presse, ce jeudi 3 janvier, les manifestations, en Inde, provoquées par l'entrée de deux femmes dans un temple hindou, le discours belliqueux du président chinois sur Taïwan, l'attente des résultats des élections en RD Congo, et ce que vous oubliez dans les chambres d'hôtel.

À la une de la presse, les manifestations qui ont éclaté, mercredi, en Inde, après l’entrée de deux femmes dans l’un des sanctuaires les plus sacrés de l’hindouisme.

L’entrée de ces deux femmes vêtues de noir, à l’aube, et sous protection policière, dans le temple de Sabarimala, fait la une de The Hindu, qui rapporte que l’événement a provoqué la colère d’hindous traditionalistes, hostiles à la décision de la Cour suprême d’autoriser les femmes âgées de 10 à 50   ans, à pénétrer dans les lieux. Une décision datant de septembre   2018, et à laquelle s’opposent, depuis, plusieurs partis hindous, dont le BJP du Premier ministre Narendra Modi. D’après The Independent, l’entrée sous escorte policière de ces deux femmes a donné lieu à des manifestations dans l’État du Kerala, où est situé ce temple. Un manifestant est mort au cours des rassemblements, tandis que plusieurs dizaines de milliers de militantes se sont mobilisées aussi, décidées à soutenir, elles, la décision de la Cour suprême. Cette dernière doit encore examiner un appel contre sa décision, le 22 janvier prochain. S elon le quotidien britannique, la plupart des temples hindous n'autorisent pas la visite des femmes durant leur période menstruelle, au cours de laquelle elles sont considérées comme impures. Mais le temple de Sabarimala était l'un des rares à interdire son entrée à toutes les femmes, entre la puberté et la ménopause.

À la une, également, le discours de Xi Jinping, qui a répété mercredi sa volonté de réunifier Taïwan à la Chine, en n’écartant pas l’usage de la force. Étrangement, rien ne transparaît de la nature belliqueuse des propos du président chinois à la une du journal officiel The Global Times, qui préfère évoquer le principe "un pays, deux systèmes" et la "réunion pacifique" proposés, selon lui, par Xi Jinping. Les menaces de Pékin ont été, en revanche, parfaitement entendues de l’autre côté du détroit de Taïwan, où Tsai Ing-wen a immédiatement réagi en appelant la Chine continentale à respecter "la liberté et la démocratie" à Taïwan. "Taïwan n’acceptera jamais le principe 'un pays, un système'", a déclaré la présidente taïwanaise, citée par The Taipei Times.

En République démocratique du Congo, les électeurs attendent toujours de connaître les résultats de la présidentielle de dimanche. Depuis, l’accès à Internet et aux réseaux sociaux, a été coupé par les autorités. La Croix évoque une tension de plus en plus "palpable", notamment dans la capitale, Kinshasa, alors que la date butoir de l’annonce des résultats, fixée par la Commission électorale, vient d’être reportée après le 6   janvier. Longtemps retardées, ces élections doivent permettre de désigner le successeur de Joseph Kabila, dont l’entourage soutient que ces coupures visent à préserver l’ordre public après que des "résultats fictifs" ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux. L’opposition voit, elle, dans ces coupures, une tentative de masquer des fraudes au profit du candidat de la majorité présidentielle, Emmanuel Shadary, qui assurait dès dimanche soir qu’il serait le nouveau président. La Croix évoque également "une autre marque de crispation"  : la coupure du signal de Radio France Internationale dans au moins cinq villes, dont Kinshasa, et le retrait de son accréditation à sa correspondante dans le pays, Florence Morice, officiellement, pour avoir diffusé des résultats non officiels de l’opposition, ce que dément RFI.

La RD   Congo n’est toutefois pas la première, sur le continent, à user de ces méthodes. D’après Le Monde, la coupure des télécommunications en période électorale ferait désormais partie de "l'arsenal des régimes africains qui craignent l’insurrection populaire" et cherchent à empêcher à leurs opposants de se coordonner. Le journal cite le cas, notamment, du Congo-Brazzaville, au moment du référendum pour le changement de la Constitution permettant au président Denis Sassou-Nguesso de briguer un nouveau mandat, à la fin de l’année   2015, puis lors de l’élection présidentielle de mars   2016. Le régime avait alors justifié la coupure des télécommunications par "des raisons de sécurité et de sûreté nationales" . Le Monde évoque aussi le cas du Soudan du dictateur Omar el-Béchir, qui a privé les habitants d’Internet, le mois dernier, après avoir été surpris par les manifestations d’ampleur, qui se poursuivent actuellement.

Ce petit conseil, pour terminer, à nos téléspectateurs en voyage, que ce soit pour plaisir ou pour affaires : avant de quitter votre chambre d’hôtel, vérifiez bien que vous n’oubliez rien. Pourquoi cette recommandation, me demanderez-vous ? Parce qu’à en croire la version britannique du Huffington Post, certains étourdis laissent derrière eux pas mal de choses, y compris des objets pour le moins insolites. Une chaîne d’hôtellerie britannique a par exemple recensé, parmi ces oublis : un cacatoès aux yeux bleus appelé Brexit, une copie de la robe de mariage de Meghan Markle, une malle remplie de pierres semi-précieuses, ou encore trois poissons rouges appelés Kim, Kourtney et Khloé, comme les sœurs Kardashian…

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