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"Un Trump tropical à la tête du Brésil"

À la une de la presse, ce mercredi 2 janvier, l'investiture du nouveau président brésilien, Jair Bolsonaro, les vœux d'Emmanuel Macron aux Français sur fond de crise sociale et politique, des solutions pour polluer moins tout en gagnant plus, et l'enthousiasmant apprentissage du yodel.

À la une de la presse, l’investiture, mardi, du nouveau président brésilien, Jair Bolsonaro.

"Jair Bolsonaro est le 38e président du Brésil", annonce sobrement O Dia, l’un des journaux les plus populaires de Rio de Janeiro, l’ancien fief du nouveau chef de l’État brésilien, qui a joué lors de son investiture la carte de l’unité, en promettant d’établir une société "sans discrimination ni division". Jair Bolsonaro a aussi annoncé l’augmentation, par décret, du salaire minimum de 954 à 998   reais, soit 224   euros. Une décision nettement moins polémique que son engagement de libéraliser le port d’armes à feu  : cettte mesure est loin de faire l’unanimité au Brésil, comme en témoigne un dessin d’Aroeira, où l’on voit Jair Bolsonaro et ses amis transformés en balles de revolver, leur discours résumé au son d’une arme à feu   : "Bang   !".

Le nouveau président a aussi déclaré vouloir "libérer" le Brésil du "politiquement correct" et de "l'idéologie de gauche", des propos n’ont pas échappé à Folha de Sao Paulo, dont Jair Bolsonaro est la bête noire. Celui-ci promet de libérer le Brésil du "socialisme", note le quotidien, qui relève aussi son engagement à "ne pas laisser le drapeau brésilien devenir rouge"   : "Il ne deviendra rouge que s’il est nécessaire que nous versions notre sang pour qu’il reste vert et jaune", a déclaré le nouveau président. Un discours à droite toute, très martial, qui alarme aussi le dessinateur brésilien Carlos Latuff, dont on a trouvé le dessin sur Twitter  : une illustration qui montre Jair Bolsonaro sous la forme d’une croix nazie, ceinte de l’écharpe présidentielle jaune et verte.

À l’étranger, The Financial Times , qui voit en Bolsonaro un "Trump tropical", note que le président américain a été l’un des tout premiers à saluer, avec enthousiasme, le discours du nouveau dirigeant brésilien, dont le quotidien britannique souligne lui aussi la nature musclée. Le FT rappelle que le Brésil souffre à la fois d’une grave récession économique et d’une très forte criminalité, qui a fait plus de 63   000 morts en 2017. "S’il est peu probable que M.   Bolsonaro soit à la hauteur de son second prénom, Messias, qui signifie 'messie', il ne fait aucun doute que son élection marque un tournant historique pour la politique brésilienne", écrit le journal. En Espagne, El Mundo souligne à la fois la dimension "pharaonique" des cérémonies d’investiture, l’émotion de Bolsonaro et sa promesse de mettre "Dieu et le Brésil par-dessus tout". Le journal catalan Ara, lui, annonce "une nouvelle ère d’ultra-droite" au Brésil, une ère qui a commencé par une parade sous très haute sécurité dans les rues de la capitale, Brasilia, traversée par Jair Bolsonaro et son épouse à bord d’une Rolls Royce décapotable.

En France, Emmanuel Macron a présenté ses vœux aux Français lundi soir et annoncé vouloir maintenir le cap des réformes. Après plus de six semaines de mobilisation des Gilets jaunes et l’annonce de concessions, le président est-il encore en mesure de réformer   ? Question à la une de plusieurs quotidiens français ce matin, dont L’Opinion , où le dessin de Kak montre la foudre du président jupitérien affaiblie par une panne de batterie. Emmanuel Macron a aussi annoncé son intention d’écrire aux Français, un procédé déjà utilisé par ses prédécesseurs François Mitterrand et Nicolas Sarkozy, d’après Le Parisien , qui explique que cette démarche a pour but de "renouer un lien direct avec le pays à un moment de grande impopularité". Selon un sondage, 60   % des Français disent ne pas avoir été convaincus par son allocution, lundi soir. Emmanuel Macron a aussi évoqué, à cette occasion, les enjeux de la transition écologique. Un rappel salué par Libération , qui soutient que réconcilier l’écologie et le social, est possible. "Polluer moins pour gagner plus"   : le journal décline ses solutions pour que cette transition écologique "converge" avec les luttes sociales.

Parce que j’aime la mode, j’ai retenu pour vous ce papier sur "l’upcycling". Il ne s’agit pas de se mettre au vélo pour sauver la planète, quoi qu’il s’agisse d’une bonne idée, mais d’un mouvement qui prône la "slow fashion", la mode lente. Réutiliser les pièces déjà portées pour lutter contre le gaspillage vestimentaire. La marque française APC, en partenariat avec la Croix-Rouge, propose par exemple à ses clients d’échanger leurs vieux vêtements contre des bons d’achat. Chic et altruiste à la fois.

Un mot, pour terminer, d’une autre initiative pour le moins originale, lancée par l'université des sciences et des arts appliqués de Lucerne , en Suisse. L’idée plaît tellement à USA   Today , que le quotidien américain lui consacre ce matin une bonne partie de sa une   : et si vous vous mettiez au yodel   ? Ce chant suisse mythique est utilisé par les bergers pour appeler leurs troupeaux ou communiquer d’un village alpin à l’autre, depuis des temps immémoriaux. L’université de Lucerne propose un apprentissage, puis un diplôme de yodel, un beau cri polyphonique qui peut aussi servir, faute de séjour dans les Alpes, à appeler ses enfants dans la rue ou sa chère moitié à l’autre bout du village ou de l’appartement. Chic, entraînant, et folklorique à la fois. LA tendance 2019, selon moi.

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