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Trump lors d'une visite en Irak : "Les États-Unis ne peuvent pas être le gendarme du monde"

Au lendemain de Noël, Donald Trump et son épouse Melania se sont rendus en Irak à la rencontre des troupes américaines. Il s'agit de la première visite en zone de conflit du locataire de la Maison Blanche depuis son élection en 2016.

C'est une visite surprise. Donald Trump et son épouse Melania se sont rendus, mercredi 26 décembre, sur la base aérienne d'Al-Assad, dans la province d'Al-Anbar en Irak pour rencontrer les troupes américaines. "Les États-Unis ne peuvent pas continuer à être le gendarme du monde", a notamment déclaré sur place le président américain.

Donald Trump a atterri à 19 h 16 (heure locale) sur la base aérienne où il s'est entretenu avec des soldats et des commandants militaires, a rapporté un photographe de l'AFP.

.@FLOTUS Melania and I were honored to visit our incredible troops at Al Asad Air Base in Iraq. GOD BLESS THE U.S.A.! pic.twitter.com/rDlhITDvm1

  Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 26 décembre 2018

Le président Trump et la Première dame des États-Unis "se sont envolés pour l'Irak tard le soir de Noël pour rendre visite [aux] troupes et [aux] commandants militaires afin de les remercier pour leur engagement, leur succès et leur sacrifice, et pour leur souhaiter Joyeux Noël", a écrit la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders, dans un tweet accompagné d'une photo montrant le couple en compagnie de jeunes militaires en uniforme.

Conversation téléphonique avec le Premier ministre irakien

Donald Trump devait initialement rencontrer le Premier ministre irakien, Adel Abdel Mahdi, "mais une divergence de points de vue quant à l'organisation de la rencontre a conduit à la remplacer par une conversation téléphonique", au cours de laquelle les deux hommes ont notamment évoqué le dossier syrien, selon un communiqué du gouvernement irakien.

Selon Sarah Sanders, pour des raisons de sécurité les autorités irakiennes n'ont été prévenues que deux heures avant l'heure programmée par les Américains pour la rencontre, mais Adel Abdel Mahdi était trop loin pour y participer.

Donald Trump s'est attiré des critiques de la part de certains au sein de l'armée américaine pour ne s'être pas rendu auprès des troupes dans les zones de conflit depuis son entrée en fonctions en janvier 2017. Les critiques ont vu le jour notamment après l'annulation, pour cause de pluie, de sa visite dans un cimetière militaire de la Première Guerre mondiale en France autour du 11 novembre.

Trump lors d'une visite en Irak : "Les États-Unis ne peuvent pas être le gendarme du monde"

Il a reconnu mercredi avoir eu des inquiétudes sur la sécurité de cette visite surprise, estimant qu'il était "assez triste" d'être contraint à autant de confidentialité. "C'est sûr. Quand j'ai entendu tout ce par quoi il faut passer", a répondu le milliardaire lorsqu'un journaliste lui a demandé s'il avait eu des appréhensions avant ce déplacement. "Pas pour moi-même personnellement. J'avais des inquiétudes pour la Première dame, je peux le dire." "Si vous aviez vu tout ce que nous avons dû subir, l'avion plongé dans le noir avec tous les hublots fermés et aucune lumière nulle part. Le noir complet", a-t-il ajouté.

Retrait des troupes en Syrie

En plus de l'opération de communication et des photos aux côtés de soldats en uniforme, le président américain en a profité pour s'exprimer de nouveau sur sa récente décision concernant les troupes américaines en Syrie. "Les États-Unis ne peuvent pas continuer à être le gendarme du monde", a-t-il dit. "C'est injuste quand le fardeau est entièrement sur nous, les États-Unis".

Répondant à des journalistes pendant sa visite, Donald Trump a assuré qu'il ne prévoyait "pas du tout" de retirer les troupes américaines d'Irak, voyant "au contraire" la possibilité d'utiliser ce pays "comme une base si nous devions intervenir en Syrie". "Si nous voyons l'EI [l'organisation État islamique, NDLR] faire quelque chose qui nous déplaît, nous pourrions les frapper si vite et si fort qu'ils ne réaliseraient même pas ce qui leur arrive", a-t-il précisé, sans exclure de "revenir aider" en Syrie "à un moment donné" si les circonstances le nécessitaient.

Le président a défendu sa décision de retirer les troupes américaines de Syrie, arguant que l'EI était "presque totalement vaincu". Cette annonce, ainsi que le retrait de la moitié des 14 000 hommes en Afghanistan, a conduit le secrétaire à la Défense, James Mattis, à démissionner en signe de protestation. Ce départ a été suivi vendredi par celui de l'émissaire des États-Unis pour la coalition internationale antijihadistes, Brett McGurk. Selon plusieurs médias américains, il avait décidé de quitter son poste en février, mais a avancé cette échéance après les derniers rebondissements.

Ces décisions ont pris par surprise les alliés des États-Unis, car le président tourne ainsi le dos à des décennies de doctrine d'intervention américaine au Moyen-Orient et en Afghanistan.

AFP et Reuters