Satisfait des réformes engagées par Kiev, le Fonds monétaire international a approuvé mardi un programme d’aide financière envers l’Ukraine de 3,9 milliards de dollars, avec une première tranche de 1,4 milliard qui sera débloquée à Noël.
Après un feu vert de principe mi-octobre, le Fonds monétaire international (FMI) a officiellement approuvé, mardi 18 décembre, un prêt total de 3,9 milliards de dollars sur une période de quatorze mois à l’Ukraine. L’institution va débloquer d’ici à Noël une première tranche de 1,4 milliard de dollars pour ce pays qui sort d'une sévère crise économique et doit faire face à d'importantes échéances de dettes d'ici à 2020. Des décisions sur les deux autres tranches seront prises en mai puis en novembre 2019.
Ce nouveau programme succède à un plan de soutien de 17,5 milliards de dollars. L'assistance financière du FMI était gelée depuis avril 2017 du fait de l'incapacité de Kiev à mettre véritablement en œuvre les réformes et le combat contre la corruption exigées par les bailleurs de fonds. La Banque mondiale a parallèlement approuvé une garantie de crédit de 750 millions de dollars.
"Les décisions de cette sorte prises par des institutions financières mondiales majeures garantissent la stabilité de nos progrès et renforcent la résilience de l'Ukraine face à de graves défis internes et externes", s'est félicité le président ukrainien Petro Porochenko dans un communiqué.
Des efforts demandés contre la corruption
Le FMI table sur une croissance de 3,3 % en Ukraine pour 2018 et de 2,7 % en 2019 après 2,5 % en 2017. Le Parlement ukrainien a adopté un budget pour 2019 prévoyant un déficit d'environ 2,3 % du produit intérieur brut, une hausse des tarifs de gaz et de chauffage ainsi que l'amélioration de la gouvernance des banques détenues par l'État.
"Les autorités ukrainiennes ont rétabli avec succès la stabilité macro-économique et la croissance avec le soutien de la communauté internationale", a commenté David Lipton, le numéro 2 du Fonds. Il souligne en outre que "la politique monétaire et budgétaire ainsi qu'un régime de taux de change flexible ont contribué à réduire les déficits budgétaires". "Les réserves [d'argent] ont été en partie reconstituées et la confiance [des marchés] s'est améliorée", a-t-il ajouté.
David Lipton exhorte néanmoins à plus de progrès dans la lutte contre la corruption et en matière de privatisation pour attirer davantage d'investisseurs étrangers et "améliorer d'une manière générale le climat des affaires".
Avec AFP et Reuters