
L’Australie reconnaît Jérusalem-Ouest comme capitale d'Israël, a annoncé samedi le Premier ministre australien. Le pays déménagera son ambassade quand un accord de paix sera conclu entre Israéliens et Palestiniens.
Le Premier ministre australien, Scott Morrison, a annoncé samedi 15 décembre que l’Australie reconnaissait Jérusalem-Ouest comme capitale d'Israël, ajoutant que le transfert de l’ambassade ne se ferait qu’après la conclusion d'un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens.
En attendant, l'Australie va établir dans la partie ouest de la Ville sainte un bureau chargé de la Défense et du Commerce, a-t-on fait valoir.
"En outre, réitérant notre engagement pour une solution à deux États, le gouvernement australien est également déterminé à reconnaître les aspirations du peuple palestinien pour un futur État avec sa capitale à Jérusalem-Est", a-t-il ajouté.
Cette mesure a aussitôt été dénoncée par le Parti travailliste (opposition) qui a estimé que le gouvernement a mis "l'intérêt personnel devant l'intérêt national".
"Reconnaître Jérusalem-Ouest comme capitale d'Israël, alors que l'ambassade d'Australie est toujours installée à Tel-Aviv, ce n'est qu'un geste pour sauver la face", a dit une haute responsable travailliste, Penny Wong, dans un communiqué. "Il s'agit d'une décision totalement risquée qui n'apporte aucun bénéfice", a-t-elle insisté.
Crainte d’un revers électoral
Jérusalem est revendiquée à la fois par les Israéliens et les Palestiniens et la plupart des pays étrangers ont évité d'y installer leur représentation.
Le président américain Donald Trump a néanmoins reconnu la ville comme capitale d'Israël le 6 décembre 2017, avant d'y transférer en mai l'ambassade des États-Unis depuis Tel-Aviv.
La cérémonie avait coïncidé avec un bain de sang dans la bande de Gaza, théâtre de violents affrontements entre Palestiniens et soldats israéliens le long de la barrière frontalière. Au moins 62 Palestiniens avaient été tués ce jour-là par des tirs israéliens.
Le chef du gouvernement australien, qui redoute un revers électoral l'an prochain, espère séduire l'électorat juif et chrétien conservateur, et s'attirer les bonnes grâces de la Maison Blanche.
Avec AFP