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COP24 : des règles communes adoptées mais un texte final sans ambition

La COP24 s'est clôturée samedi en dotant l'accord de Paris des outils qui lui donneront vie, mais sans s'engager à faire plus contre le réchauffement climatique.

Les négociations ont été périlleuses. Mais finalement les points de blocage ont été levés. Les délégués de quelque 200 pays réunis à la COP24 de Katowice (Pologne) ont adopté samedi 15 décembre les règles d'application de l'accord de Paris contre le réchauffement climatique, le coup de marteau du président étant accueilli par une standing ovation.

En revanche, la conférence, qui s'est achevée avec plus de 24 heures de retard sur le programme prévu, n'a pas donné lieu à de nouveaux engagements des États à relever prochainement leurs objectifs de réduction des gaz à effet de serre, insuffisants à ce stade face aux dérèglements du climat.

"Ça a été un long chemin (...), ce n'était pas une tâche facile", a déclaré le président polonais de la COP24, Michal Kurtyka. "L'impact de ce paquet de mesures est positif pour le monde. Il nous rapproche un peu plus de la concrétisation des ambitions de l'accord de Paris", a-t-il ajouté, avant d'être rejoint sur l'estrade par les chefs de délégations du monde entier.

COP24 : des règles communes adoptées mais un texte final sans ambition

À plusieurs reprises, la séance plénière de clôture de la COP24 – 24e conférence des parties signataires de la Convention-cadre de l'Onu sur le changement climatique (CCNUCC) – avait été repoussée. Le texte en discussion portait sur les modalités de mise en œuvre de l'accord conclu en France il y a trois ans, dont l'objectif est de maintenir le réchauffement climatique mondial "bien en dessous" de 2° C par rapport à l'ère pré-industrielle.

Un texte aux ambitions "les plus élevées"

Les implications du "mode d'emploi" ne sont pas anecdotiques. En vertu de l'Accord de Paris, les engagements des pays pour réduire les gaz à effet de serre sont volontaires. Mais leur suivi doit être multilatéral, avec des règles de transparence, comme autant de "poutres" garantissant la solidité de l'édifice.

À Katowice, cette discussion sur la manière dont les États devront rendre compte de leurs actions a notamment été l'affaire des États-Unis et de la Chine. Les premiers poussant, avec d'autres pays riches, pour des règles de suivi strict, et la seconde pour une flexibilité accordée aux pays en développement.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, avait insisté auprès de la présidence polonaise pour qu'elle fasse en sorte que les discussions s'achèvent vendredi et que le texte final exprime "les ambitions les plus élevées".

Les dernières discussions ont eu trait à l'aide allouée aux pays les plus pauvres pour leur permettre de faire face aux changements climatiques. Les pays riches leur avaient promis 100 milliards de dollars par an à compter de 2020, mais ils réclamaient davantage.

Avec Reuters et AFP