La branche irakienne du réseau Al-Qaïda, connue sous le nom d'État islamique d'Irak, revendique les attentats qui se sont produits, le 19 août, dans la "zone verte" de Bagdad, faisant près de 100 morts et plus de 600 blessés.
AFP - L'Etat islamique d'Irak, la branche irakienne d'Al-Qaïda, a revendiqué les récents attentats qui ont fait près de 100 morts à Bagdad, dans un communiqué mis en ligne mardi sur un site islamiste.
"Avec la grâce de Dieu, les fils de l'Etat islamique (d'Irak) ont lancé un nouveau raid dans le coeur blessé de Bagdad pour détruire les bastions de l'infidélité et les citadelles de l'athéisme du gouvernement safavide (chiite, ndlr) apostat", écrit Al-Qaïda dans son communiqué.
L'organisation affirme avoir pris pour cible les ministères des Affaires étrangères, des Finances, de la Défense et le siège de la province de Bagdad ainsi que "quelques repaires du mal dans la Zone verte", secteur protégé de la capitale où se trouvent notamment les bureaux du gouvernement.
Un double attentat visant les ministères des Affaires étrangères et des Finances à Bagdad a fait 96 morts et plus de 600 blessés mercredi dernier.
"Nous répétons que nous prenons pour cible les piliers de cet Etat hypocrite et ceux qui l'aident", ajoute l'organisation.
Le texte "souhaite aux sunnites qui ont été blessés par accident de se rétablir et à ceux qui sont morts de devenir des martyrs", en appelant les adeptes de cette confession à éviter les lieux susceptibles d'être visés.
Il ajoute qu'"il n'est pas question d'arrêter le jihad" malgré le risque de faire des victimes civiles, estimant qu'il "serait mieux pour les citoyens de l'Etat islamique (parmi les sunnites, ndlr) de périr jusqu'au dernier plutôt que d'être gouverné par des renégats" chiites.
Les autorités irakiennes ont attribué l'un des deux attentats à une branche du parti Baas basée en Syrie et rappelé mardi leur ambassadeur à Damas en signe de protestation. La Syrie avait pourtant condamné "avec force" ces "attentats terroristes et douloureux" et affirmé son soutien à la stabilité de l'Irak.
Le Premier ministre irakien (chiite) Nouri al-Maliki a accusé "les criminels baassistes et les takfiris (fondamentalistes sunnites), soutenus par l'étranger, d'agir pour replonger le pays dans un conflit confessionnel et d'annihiler l'espoir des Irakiens de recouvrer leur souveraineté et une vie normale".
Les autorités irakiennes ont diffusé à l'appui de leurs accusations des "aveux" d'une personne qui s'était dit responsable de l'un des deux attentats.
Wissam Ali Kazem Ibrahim, âgé de 57 ans, a affirmé dans ces "aveux" être membre du Baas irakien depuis 1973 et avoir reçu des ordres d'un haut responsable de ce parti, Sattam Farhan, basé en Syrie, pour mener l'attentat.
Il a aussi dit avoir rejoint la direction régionale de Diyala (au nord de Bagdad) du parti Baas et appartenir à l'une des branches du Baas, dirigée par Mohammed Younès al-Ahmed. L'ancien parti du dictateur déchu Saddam Hussein a été déclaré hors-la-loi après l'invasion américaine de l'Irak en mai 2003.
Le gouvernement irakien a également demandé à la Syrie l'extradition de deux hommes, Mohammad Younès al-Ahmad et Sattam Farhan, mis en cause dans ses "aveux" par le principal suspect arrêté en Irak.