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À la une de la presse, mercredi 5 décembre, les réactions aux propositions du gouvernement pour désamorcer la colère des Gilets jaunes, Theresa May et son projet de Brexit plus que jamais en difficulté, et des nouvelles de la lutte pour le droit de lancer des boules de neige.
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À la une de la presse française, mercredi 5 décembre, les réactions aux propositions du gouvernement, pour sortir de la crise des Gilets jaunes.
"L’État fait un geste, la colère demeure", titre Ouest France, qui rapporte que ni l’opposition, ni les Gilets jaunes ne trouvent leur compte dans les mesures annoncées mardi. Le Premier ministre Édouard Philippe propose, notamment, un moratoire sur la hausse des taxes sur le carburant, la mesure qui a mis le feu aux poudres. "L’exécutif joue l’apaisement, les Gilets jaunes persistent", confirme Le Figaro, critique face à "l’entêtement" des manifestants "qui s’obstinent à défier le pouvoir". "À ce jeu dangereux, personne dans le pays ne peut espérer gagner", prévient le journal. "Ils ne rangent pas le gilet", annonce L’Ardennais, qui juge que les annonces du gouvernement ont surtout pour but de "diviser" les contestataires. "Pas convaincus" : "Les Gilets jaunes réagissent froidement aux annonces du Premier ministre", écrit Le Courrier Picard, alors que la contestation gagne les agriculteurs et les lycéens, tandis que deux syndicats appellent les routiers à la grève à partir de dimanche soir.
Les propositions du gouvernement sont, dans l’ensemble, jugées insuffisantes. "Des miettes ne suffisent pas" : L’Humanité assure que le pouvoir, "forcé au recul", "attise la détermination des Gilets jaunes avec ses propositions de simples moratoires". L’Opinion, de son côté, s’interroge sur les effets du "repli stratégique" d’Emmanuel Macron, dont "le renoncement ne garantit en rien la fin du mouvement des Gilets jaunes". Dans le dessin de Kak, l’un d’entre eux prévient Édouard Philippe : "On vous a demandé la lune… pas juste un croissant". "Pas sûr que les concessions du gouvernement suffisent à calmer la colère", réagit aussi Libération, en évoquant la "marche arrière" de l’exécutif. " L’inconscience présomptueuse des gouvernants a ouvert une boîte de Pandore. Une nouvelle fois, la France rebelle peut céder au vertige insurrectionnel."
"Maintenant Macron fait marche arrière et désavoue l’austérité imposée par l’UE." En Italie, dont le budget est l’objet d’un bras de fer avec Bruxelles, Il Fatto Quotidiano ne rate pas une miette des difficultés du chef de l’État. "Le peuple contre le roi. Aujourd’hui, le roi a le visage de Macron, demain, il aura peut-être celui de Bruxelles." "Le président Macron recule, les manifestants protestent", titre le journal suédois Dagens Nyheter, qui juge "ironique" la concomitance entre la contestation française, contre la hausse de la taxe carbone et la tenue du sommet de Katowice, dont le but est de concrétiser les objectifs de l'accord de Paris sur le climat.
Une coïncidence qui n’échappe pas non plus au Wall Street Journal, aux États-Unis. Le journal américain n’a pas oublié la formule d’Emmanuel Macron sur le réchauffement climatique : "Il n’y a pas de plan B, parce qu’il n’y a pas de planète B". "Apparemment, si, il y a bien un plan B, et le président Macron en est parvenu à la conclusion que les réductions marginales des émissions de carbone ne méritent pas de mettre à genoux une économie, ni de sacrifier sa carrière politique", ironise le journal, qui estime que le recul d’Emmanuel Macron apporte la preuve de la politique "visionnaire" défendue selon lui par Donald Trump. Plus critiques, encore, les médias russes pro-Poutine comparent le mouvement des Gilets jaunes aux "révolutions de couleur" des ex-républiques soviétiques, un mouvement derrière lequel ils disent même voir la main du président américain, quand ce n’est pas une "révolte de la bonne vieille (et blanche) France contre le gouvernement et son multiculturalisme radical" – des analyses recensées par le Huffington Post.
À la une de toute la presse britannique, le vote hostile de la Chambre des communes contre le gouvernement, qu’elle juge responsable d’"outrage au Parlement". D’après The Financial Times, les députés ont sanctionné son refus de publier dans son intégralité un avis juridique sur l’accord conclu avec Bruxelles pour encadrer le Brexit, une sanction contre Theresa May, qui fait de nouveau entrevoir un Brexit sans accord, selon le journal. "Le jour de l’humiliation pour Theresa May", annonce le gratuit City AM, qui parle d’une "défaite historique" pour la cheffe du gouvernement, face à un Parlement décidé à "reprendre le contrôle". Mais pour aller où ? The Daily Express s’adresse directement aux parlementaires : "Vous sabotez le Brexit à vos risques et périls". Le tabloïd brandit la menace d’un retour à la case départ, et même d’un second référendum, un scénario noir pour les partisans du Brexit.
Il n’y a pas d’âge pour commencer la lutte. The Chicago Sun Times rapporte qu’un garçon de 9 ans a réussi à rendre les batailles de boules de neige de nouveau légales dans la ville de Severance, où il habite, au Colorado, où une loi interdisait depuis près d’un siècle de lancer "des projectiles", y compris des boules de neige, sur les personnes, les animaux et les bâtiments. Interrogé sur la première cible de ses futures boules de neige, il a répondu : "Mon petit frère". Évidemment…
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