Un premier signe de détente entre Kiev et Moscou est apparu mardi, l'Ukraine annonçant le déblocage partiel par la Russie de l'accès à la mer d'Azov.
L'Ukraine a annoncé, mardi 4 décembre, le déblocage partiel par la Russie de l'accès à la mer d'Azov, au coeur d'un bras de fer sans précédent depuis plusieurs années entre ces deux pays.
Cruciaux pour les exportations ukrainiennes, "les ports de Berdiansk et de Marioupol sont partiellement débloqués", a déclaré dans un communiqué le ministre ukrainien des Infrastructures, Volodymyr Omelyan. "La circulation a partiellement repris".
"C'est une désescalade contrôlable" opérée par la Russie, du moins sur le plan militaire, a dit à l'AFP Mykola Soungourovski, le directeur des programmes militaires du Centre d'analyse Razoumkov, à Kiev.
La Russie a arraisonné manu militari le 25 novembre trois navires de guerre ukrainiens qui tentaient de pénétrer de la mer Noire dans celle d'Azov, et a capturé les 24 marins à leur bord. Cet affrontement maritime a ravivé les craintes d'un plus vaste conflit entre ces deux ex-républiques soviétiques. Si les pays occidentaux ont soutenu l'Ukraine dans ce conflit, ils ont appelé les deux parties à la retenue.
"Prisonniers de guerre"
Le chef de la diplomatie ukrainienne, Pavlo Klimkine, a pressé mardi l'Otan à donner une "réponse globale" à l'"agression" russe en mer Noire, laissant entendre qu'au moins un pays membre de l'Alliance atlantique était prêt à "renforcer sa présence" dans cette zone sensible.
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a à nouveau appelé la Russie à la libération des marins et navires ukrainiens, mais n'a annoncé aucune nouvelle aide concrète à Kiev. Pour l'Ukraine, ses hommes sont des "prisonniers de guerre" et ne peuvent pas être jugés par la justice russe.
Saisie par Kiev dans le cadre d'une procédure d'urgence, la Cour européenne des droits de l'Homme a demandé, mardi à la Russie, de "veiller à ce que les personnes en captivité reçoivent un traitement médical approprié [...], y compris celles qui auraient pu être blessées dans l'incident naval".
La responsable municipale de Moscou pour les droits de l'Homme, Tatiana Potiaeva, a assuré mardi que les jours des trois marins ukrainiens n'étaient "pas en danger" et qu'ils recevaient "tous les soins médicaux nécessaires", après leur avoir rendu visite dans l'unité médicale de la prison de Matrosskaïa Tichina.
Avec AFP