La Russie a mené dimanche des frappes aériennes en Syrie contre les rebelles accusés d'avoir utilisé des "armes toxiques" lors d'une attaque samedi à Alep. Accusée par Damas, l'alliance rebelle de la province d'Alep avait fermement démenti.
L'armée de l'air russe a bombardé dimanche 25 novembre les insurgés syriens présumés être ceux qui ont tiré samedi des obus remplis de gaz chloré sur la ville d'Alep, en Syrie, a annoncé le ministère russe de la Défense, cité par les agences de presse russes. Le général russe Igor Konachenkov a déclaré, toujours selon les agences de presse, que les frappes russes avaient détruit toutes leurs cibles.
Une centaine de cas de suffocation ont été rapportés après une attaque aux "gaz toxiques" samedi dans la métropole, selon un bilan fourni dimanche par les médias d'État syriens, qui ont accusé les insurgés. Citant des "sources médicales", l'agence officielle Sana a rapporté dans la nuit de samedi à dimanche "107 cas de suffocation", après un premier bilan d'une cinquantaine de blessés. De son côté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a rapporté "94 cas de suffocation".
Le Front national de libération, l'alliance rebelle la plus importante présente dans les provinces d'Alep et d'Idleb, avait démenti toute implication. "Nous démentons les allégations mensongères du régime sur une attaque contre Alep qui aurait été menée par les révolutionnaires à l'aide de projectiles, encore plus à l'aide de projectiles contenant du gaz de chlore", a indiqué dans un communiqué le porte-parole de la coalition rebelle du Front national de libération, Naji Moustapha.
De son côté, le ministère russe de la Défense affirmait dans un communiqué que des tirs d'artillerie avec des bombes au chlore auraient provoqué 46 intoxications, dont celles de huit enfants, à Alep. Ces tirs, poursuit le communiqué, provenaient d'un secteur aux mains des djihadistes de l'ex-front al-Nosra dans la zone dite de "désescalade" instaurée dans la province d'Idleb. Moscou va en informer les autorités turques, qui sont garantes du respect du cessez-le-feu dans la zone de désescalade, ajoute le ministère.
"Nous n'avons pas d'information claire et suffisante pour faire un commentaire", a pour sa part déclaré Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse depuis Bruxelles.
Une trentaine de personnes hospitalisées dans un état non critique
Samedi soir, un photographe de l'AFP à Alep a pu voir arriver dans un hôpital des dizaines de civils ayant du mal à respirer, principalement des femmes et des enfants, qui ont été soignés à l'aide de masques à oxygène. Cité par Sana, le chef de la police d'Alep, Essam al-Chili, indique que "les groupes terroristes ont visé les quartiers résidentiels de la ville avec des roquettes contenant des gaz toxiques, entraînant des cas de suffocation parmi les civils" samedi soir.
"Les hôpitaux ont reçu 94 cas de suffocation", a indiqué de son côté à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. "Ils ont été soignés et la majorité sont sortis. Il y a toujours 31 cas dans les hôpitaux mais leur état n'est pas critique", a-t-il souligné. Les sources de l'Observatoire ont évoqué une "odeur de gaz de chlore", selon Rami Abdel Rahmane.
Depuis fin 2016, Alep, la grande métropole du nord syrien, est sous le contrôle total du pouvoir de Bachar al-Assad. Mais des secteurs à la périphérie ouest de la ville sont tenus par des groupes rebelles et jihadistes, qui contrôlent la province voisine d'Idleb, ultime grand bastion insurgé de Syrie.
Avec AFP