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Le géant de l'agrochimie Monsanto a entamé, mardi, la procédure d'appel de sa condamnation, prononcée cet été, dans le procès qui l'a opposé à un jardinier américain atteint d'un cancer.

Monsanto ne s'avoue pas vaincu. Le géant de l'agrochimie a entamé, mardi 20 novembre, la procédure d'appel de sa condamnation à payer des millions de dollars de dommages et intérêts à un jardinier américain souffrant d'un cancer qu'il attribue au Roundup. L'entreprise a déposé un "avis d'appel", première étape de sa démarche juridique pour revenir sur le verdict de ce procès historique.

Le 10 août, un jury populaire du tribunal de San Francisco avait conclu que Monsanto avait agi avec "malveillance" en cachant le caractère potentiellement cancérigène du glyphosate et que ses désherbants grand public Roundup et professionnel RangerPro avaient "considérablement" contribué à la maladie de Dewayne Johnson, 46 ans, qui est en phase terminale.

Condamnée à verser 289 millions de dollars de dommages et intérêt, la firme avait alors annoncé son intention de faire appel et avait aussi officiellement demandé à la juge de San Francisco Suzanne Bolanos d'organiser un nouveau procès, une procédure distincte de l'appel. Le 22 octobre, la juge avait maintenu ce verdict sur le fond, mais avait demandé une forte réduction, à 78,5 millions de dollars, des dommages punitifs infligés à Monsanto, récemment racheté par Bayer.

Le plaignant n'a plus que deux ans à vivre

Le plaignant avait accepté cette réduction "dans le but d'éviter le poids d'un nouveau procès", "espérant voir de son vivant une résolution finale" du dossier, avaient expliqué les avocats de ce père de deux garçons, auquel les médecins ne donnent plus que deux ans à vivre tout au plus.

Ce procès était le premier mettant sur le banc des accusés les produits au glyphosate de Monsanto, contre lesquels quelque 8 000 procédures juridiques sont en cours, rien qu'aux États-Unis, selon Bayer.

Le jugement retentissant du mois d'août avait suscité de nombreuses réactions à travers le monde, notamment en France où le glyphosate est particulièrement controversé. Il a été classé en 2015 "cancérigène probable" par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Avec AFP