Une semaine de négociations sur le Brexit attend la Première ministre britannique dont l'accord négocié avec l'UE est contesté. Attendue à Bruxelles, Theresa May a en ligne de mire le sommet européen du 25 novembre qui doit entériner le texte.
"Les sept prochains jours vont être décisifs, c'est l'avenir du pays qui est en jeu". Dans un entretien accordé dimanche 18 novembre à la chaîne d'informations Sky News, la Première ministre britannique, Theresa May, dont le projet d'accord sur le Brexit fait face à une contestation de tous bords n'a pas minimisé l'enjeu de la semaine à venir. L’Union européenne , jusqu'alors spectatrice du champ de bataille politique britannique, se lance, en effet, cette semaine, dans son propre examen du projet d'accord de divorce avec en point d'orgue un sommet spécial dimanche pour adopter le texte.
Fragilisée par des départs au sein de son gouvernement et menacée d'un vote de défiance de la part des députés conservateurs au Parlement, Theresa May a annoncé qu'elle se rendrait à Bruxelles dans la semaine pour rencontrer notamment le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.
Un projet de "déclaration politique" mardi au plus tard ?
Lundi, les ministres des Affaires européennes des 27 se retrouvent à Bruxelles, première réunion politique depuis la publication du projet d'accord sur les conditions du retrait, qui doit préparer la rencontre au sommet du 25 novembre.
Après le feu vert donné dans la douleur par le gouvernement de Theresa May, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a immédiatement convoqué chefs d' É tat et de gouvernement des É tats membres pour qu'ils donnent à leur tour leur consentement. Pourtant, le plus dur reste à venir : le vote de ratification du parlement britannique, loin d'être acquis alors que les principaux acteurs politiques et économiques sont profondément divisés par le texte.
En attendant, les Européens continuent d'afficher leur unité. Rassemblés par le "sentiment d'une grande gravité" après le Brexit, selon les mots du négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, les 27 sont parvenus à rester soudés au cours des 17 mois de négociations. Ils devraient conserver cette ligne pour la suite. Mardi au plus tard, la Commission espère publier le projet de la "déclaration politique" qui doit accompagner l'accord de retrait, un texte d'une vingtaine de pages selon une source diplomatique de l'UE. Londres et Bruxelles doivent y esquisser les contours du futur partenariat. La négociation en elle-même ne pourra commencer qu'une fois le Royaume-Uni officiellement parti après le 29 mars 2019.
Avec AFP