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La jeune garde socialiste accentue la pression sur la direction du PS

À une semaine de la rentrée politique du PS, Peillon a remis la question des alliances sur la table, tandis que Montebourg a vanté son projet de primaires pour la présidentielle de 2012. Deux questions qu'Aubry souhaitait trancher plus tard.

Une belle "photo de famille". En réunissant, entre autres, Marielle de Sarnez, bras droit de François Bayrou au MoDem, Daniel Cohn-Bendit, héros des écologistes lors des dernières élections européennes, et Robert Hue, ancien chef de file des communistes, Vincent Peillon a réussi son coup : remettre la question des alliances au centre du débat sur la rénovation du Parti socialiste (PS).

L’eurodéputé socialiste, qui organisait, ce week-end à Marseille, les ateliers d’été de L’Espoir à gauche, le courant créé autour de Ségolène Royal lors Congrès de Reims, coupe ainsi l’herbe sous le pied de la première secrétaire du PS, Martine Aubry, qui souhaitait évoquer ce dossier plus tard.

Point d’orgue de cette réunion, la standing ovation que l’assistance a réservé à Marielle de Sarnez lors d’un discours appelant à un rapprochement des deux forces politiques. "Ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous oppose", a clamé la vice-présidente du MoDem.

A une semaine de l’université d’été de La Rochelle, la chef de file des socialistes, qui rejette toute alliance avec François Bayrou, se voit donc rappeler qu’une partie de son camp ne compte pas se plier à la position choisie la direction du parti. Martine Aubry voulait d’abord présenter un parti planchant sur son projet en invitant des chercheurs et des intellectuels lors de la rentrée du PS. Mais la question des alliances risque de prédominer à La Rochelle, où le MoDem n’est d’ailleurs pas invité.

Des primaires "devenues inévitables"

Martine Aubry sera également attendue sur la question de l’organisation de primaires en vue de la désignation du candidat de la gauche à la présidentielle de 2012. Le député de Saône-et-Loire Arnaud Montebourg a profité de la Fête traditionnelle de la rose, organisée ce week-end sur ses terres à Frangy-en-Bresse, pour promouvoir ce projet sur lequel il travaille depuis plusieurs mois.

Fort de l'appui du maire de Paris, Bertrand Delanoë, et du porte-parole du PS, Benoît Hamon, le parlementaire socialiste, qui avait menacé la semaine dernière de quitter le parti, estime que "les choses bougent, il est en train de se constituer un consensus" autour de la question.

L’ancien Premier ministre Laurent Fabius, jusque à présent très réservé sur une consultation interne, s’est rallié, lundi matin, à sa position. "Je pense que, qu'on y soit favorable ou pas, les primaires sont devenues inévitables" a-t-il déclaré sur les ondes d’Europe 1.

Encore une épine dans le pied de la première secrétaire du parti à la rose, pour qui la rentrée s’annonce particulièrement agitée.