Tariq Ramadan, mis en examen pour le viol de deux femmes avec lesquelles il niait jusqu'ici tout rapport physique, a finalement reconnu lundi devant les juges d'instruction avoir eu avec elles des relations sexuelles "consenties".
Entendu lundi 22 octobre par les juges d’instruction, l’islamologue suisse Tariq Ramadan, mis en examen pour le viol de deux femmes, est finalement revenu sur sa version. Alors qu’il niait jusqu’ici tout rapport physique, il a reconnu lundi devant les juges d'instruction avoir eu avec elles des relations sexuelles "consenties".
Les messages échangés entre l'intellectuel musulman et ces deux femmes "démontrent que les parties civiles ont menti et que les relations sexuelles ont été parfaitement souhaitées, consenties et même par la suite de nouveau recherchées. Les révélations récentes de ces messages "lui ont permis de reconnaître qu'il avait eu des relations sexuelles avec Henda Ayari et Paule-Emma Aline", surnommée "Christelle" dans les médias, a affirmé son avocat Emmanuel Marsigny.
Des SMS au cœur de l'enquête
Tariq Ramadan avait été confronté pendant dix heures le 18 septembre à une de ses accusatrices françaises, identifiée sous le prénom de Christelle. Cette femme handicapée depuis un accident de voiture accuse le petit-fils du fondateur égyptien des Frères musulmans de l'avoir violée en octobre 2009 dans sa chambre d'hôtel à Lyon.
Lors de leur confrontation, Tariq Ramadan n'avait concédé qu'un "jeu de séduction" et réaffirmé n'avoir bu qu'un verre avec cette "mythomane" au bar de l'hôtel. Il avait ensuite déposé une troisième demande de libération, rejetée depuis .
Selon une source proche de l'enquête, deux séries de SMS ont notamment retenu l'attention des enquêteurs : la première, le 9 octobre 2009, paraît démontrer que Tariq Ramadan a bien invité ce jour-là Christelle à le rejoindre dans sa chambre, alors qu'il affirme ne l'avoir rencontrée qu'au bar de l'hôtel. Dans une deuxième série, les 10 et 11 octobre, il lui écrit pour s'excuser de sa violence et admet, selon un de ses messages, qu'elle n'a pas aimé le traitement qu'il lui a fait subir.
Depuis le début du scandale, l'intellectuel et ses soutiens dénoncent régulièrement une "collusion" entre les plaignantes, ses ennemis politiques et, désormais, ses anciennes maîtresses.
En Suisse, Tariq Ramadan est également visé par une instruction pour viol, ouverte mi-septembre à Genève après la plainte d'une femme déposée en avril.
Il est actuellement détenu à l'hôpital pénitentiaire de Fresnes, en raison de sa sclérose en plaques, dont le traitement a été jugé compatible avec sa détention.
Avec AFP et Reuters