Il était surnommé "l'Oeil d’Istanbul". Ara Güler, le photographe turc dont les iconiques images d'Istanbul ont fait le tour du monde, est décédé mercredi 17 octobre à 90 ans, a annoncé l'agence étatique Anadolu. Il est mort des suites d'une "insuffisance cardiaque" à l'hôpital Florence Nightingale d'Istanbul, où il avait été admis en soins intensifs.

Ara Güler a su capter l'âme de la mégalopole turque à travers presque trois quarts de siècle, avec des scènes en noir et blanc de la vie quotidienne, des pêcheurs au bord du Bosphore aux petits commerçants et ouvriers. "Les gens m'appellent le photographe d'Istanbul. Mais je suis un citoyen du monde. Un photographe du monde", a-t-il un jour répliqué.

Né le 16 août 1928, il a commencé sa carrière de photographe au journal Yeni Istanbul en 1950, puis chez Hürriyet, avant de travailler pour des médias internationaux comme Time-Life ou Paris Match. Au cours de sa carrière, il a croisé des grands noms de la photographie comme Marc Riboud et Henri Cartier-Bresson, et a rejoint l'agence Magnum Photos.

Un musée en son nom

Son métier lui a permis de voyager à travers le monde, du continent africain à l'Afghanistan, mais surtout à travers sa Turquie natale. Ses photographies ont été réunies dans de nombreux ouvrages, qui gardent une place proéminente dans les librairies du pays. Un musée en son nom a été ouvert à Istanbul en août afin de célébrer ses œuvres.

Avant la photographie, Ara Güler avait commencé dans le cinéma, inspiré par les amis artistes de son père pharmacien, selon la biographie publiée sur son site officiel.

Figure incontournable d'Istanbul, Ara Güler pouvait encore être vu ces derniers mois à la terrasse du café qui porte son nom dans le centre de la ville.

Avec AFP