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Jean-Luc Mélenchon auditionné pendant 5 heures par la police

Deux jours après la perquisition des locaux de son parti, le leader de la France insoumise a été interrogé, jeudi, par la police anticorruption dans le cadre de deux enquêtes. Jean-Luc Mélenchon a dénoncé une "manœuvre politique".

L’audition durant cinq heures de Jean-Luc Mélenchon n’est pas passée inaperçue. Le leader de La France insoumise (LFI) a de nouveau dénoncé, jeudi 18 octobre, une "manœuvre politique" à la sortie de son audition par la police dans les enquêtes sur ses comptes de campagne présidentielle et sur les assistants d'eurodéputés de son parti.

"Monsieur Macron, il est temps de rembobiner votre film, tout ça est raté. La manœuvre est complètement ratée", a-t-il déclaré. "Au départ, ça devait être ‘le remaniement est fait’, le magnifique Jupiter apparaît à la télé... Et le lendemain, Mélenchon passe pour un escroc parce qu'il a été perquisitionné", a-t-il poursuivi, à sa sortie d'une audition libre dans les locaux de la police anticorruption (Oclciff) à Nanterre.

"Nous avons une constitution, elle est claire", répond Macron

Estimant avoir été interrogé "cinq heures pour enfoncer des portes ouvertes", Jean-Luc Mélenchon a affirmé avoir déjà répondu par écrit à l'administration du Parlement européen aux questions sur les emplois présumés fictifs d'assistants d'eurodéputés, au cœur d'une enquête préliminaire du parquet de Paris.

"Nous avons une constitution, elle est claire, l'autorité juridique est indépendante dans notre pays et j'en suis le garant, pour tout le monde. Et n'en déplaise à certains, il n'y a pas d'exception", a répliqué Emmanuel Macron depuis Bruxelles.

Une enquête pour menaces et violences

Depuis deux jours, le député est au cœur d'une tempête politique après s'être opposé avec virulence aux perquisitions menées dans le cadre de ces deux procédures. Sur des vidéos de l'opération, Jean-Luc Mélenchon appelle ses proches à "enfoncer la porte" pour entrer au siège parisien du mouvement où une perquisition est en cours. On le voit également bousculer un représentant du parquet ainsi qu'un policier qui s'interpose.

Après ces incidents, une enquête a été ouverte une enquête pour "menaces ou actes d'intimidation contre l'autorité judiciaire" et "violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique", et transférée de Paris à Bobigny.

Nicole Belloubet insiste sur l’indépendance de la justice

"Oui, il y a eu violence, quatre plaintes sont déposées par mes amis car il y a eu une bousculade dans laquelle ils ont été précipités à terre", a rétorqué jeudi le leader de La France insoumise.Et de mettre "en cause la police politique, c'est-à-dire la décision politique d'instrumentaliser des magistrats et des policiers pour essayer de faire un mauvais sort à un des chefs de l'opposition".

De son côté, la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, a martelé que la justice était "totalement indépendante" et que ni elle, ni le gouvernement n'avaient pu "décider d'une mesure d'instruction particulière" dans les enquêtes autour de LFI et de Jean-Luc Mélenchon.

Avec AFP