Le président du Yémen, Abd Rabbo Mansour Hadi, dont les forces sont en guerre depuis plus de trois ans contre des rebelles, a limogé son Premier ministre Ahmed ben Dagher en raison de piètres performances économiques.
Alors que le Yémen traverse une grave crise humanitaire, le Premier ministre Ahmed ben Dagher a été limogé par le président Abd Rabbo Mansour Hadi.
"[Cette décision] fait suite à la négligence du gouvernement ces derniers temps dans l'économie et les services publics et à sa piètre performance pour soulager les souffrances de notre peuple", selon l'agence officielle Saba. Le président a également réclamé que le Premier ministre fasse l'objet d'une enquête.
Plus de 5 millions d’enfants menacés par la famine
Pays pauvre de la péninsule arabique, le Yémen est ravagé par une guerre opposant les forces loyales au président Hadi, appuyées depuis mars 2015 par une coalition militaire arabe conduite par l'Arabie saoudite, à des rebelles Houthis soutenus par l'Iran. Originaires du nord du pays, les Houthis ont conquis de vastes territoires du pays depuis 2014 dont la capitale Sanaa.
Les forces pro-Hadi ont réussi à reconquérir des provinces du sud du pays et le gouvernement s'est installé de manière provisoire à Aden, la grande ville méridionale. Mais les combats se poursuivent et le pays connaît la plus grave crise humanitaire au monde selon l'ONU.
Trois Yéménites sur quatre ont ainsi besoin d'aide et des régions entières sont menacées par la famine. En septembre, des manifestations ont éclaté dans diverses villes dont Aden pour protester contre l'augmentation des prix et la perte de valeur de la monnaie nationale. Dans un récent rapport, l'ONG Save the Children a estimé qu'un million d'enfants supplémentaires risquaient de souffrir de la famine dans ce pays, portant à 5,2 millions le nombre total d'enfants menacés par la famine.
Le président a nommé Maïn Saïd, actuel ministre des Travaux publics et des infrastructures et proche de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis selon des sources yéménites, en remplacement de Ahmed ben Dagher. La guerre a fait quelque 10 000 morts depuis 2015 et la dernière tentative de l'ONU d'organiser des pourparlers de paix a tourné court.
Avec AFP