Lors d'une réunion du Conseil de sécurité jeudi, les Russes ont demandé le départ des Casques blancs d'Idleb en Syrie, qu'ils suspectent d'aide aux terroristes. Une position vivement critiquée par Washington, Londres et Paris.
"Les terroristes doivent partir." La Russie a réclamé aux Occidentaux, jeudi 11 octobre, de faire sortir d'Idleb et de la Syrie les Casques blancs, affirmant qu'ils représentent une "menace".
"Ce n'est pas une bonne idée de les garder au sein de la société", a déclaré le représentant russe, lors d'une réunion à huis clos du Conseil de sécurité. Ces propos ont été rapportés par un diplomate s'exprimant sous couvert d'anonymat après la rencontre. "Sortez-les des zones où ils sont, notamment à Idleb", a ajouté le représentant russe, selon un autre diplomate s'exprimant également sous couvert d'anonymat.
La Russie ne considère pas les Casques blancs présents dans les zones rebelles comme des secouristes et les a déjà accusés plusieurs fois dans le passé d'être liés à des groupes terroristes.
Vives critiques de Washington, Londres et Paris
Selon plusieurs sources diplomatiques, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont réagi en rejetant des "informations mensongères". "Ce sont des accusations scandaleuses et fausses. Les Casques blancs font partie d'organisations humanitaires et la Russie continue de colporter de fausses informations", a affirmé le représentant américain, selon ces sources.
"Rien de ceci n'est vrai, ces insinuations sont absurdes, arrêtons de faire perdre son temps au Conseil de sécurité", a renchéri le représentant britannique. "Désinformation, ces civils sauvent des centaines de personnes", a lancé de son côté le représentant de la France, à en croire les mêmes sources. D'autres membres européens du Conseil de sécurité se seraient aussi inscrits en faux contre les accusations russes, soulignant la nécessité "de protéger les travailleurs humanitaires" en Syrie.
La demande de la Russie aux Occidentaux survient alors qu'une zone tampon prévue dans la province d'Idleb en Syrie a été vidée cette semaine des armes lourdes des groupes rebelles et jihadistes. En vertu d'un accord russo-turc conclu le 17 septembre, les jihadistes doivent désormais quitter cette même zone tampon d'ici lundi.
Avec AFP