
L'Arabie saoudite a retiré sa demande d'adhésion à la Francophonie après avoir fait l'objet de vives critiques, notamment celle de ne pas respecter les droits de l'Homme.
Critiquée sur les droits de l’Homme, l’Arabie saoudite a finalement fait volte-face. Le royaume a décidé de retirer sa demande d’adhésion à l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Il a fait parvenir un courrier à l'OIF, au premier jour de son sommet à Erevan, en Arménie, demandant "le report" de la demande d'adhésion, a indiqué Bertin Leblanc, porte-parole du secrétariat de cette organisation.
"La famille francophone aujourd’hui a pour coutume de fonctionner au consensus. L’Arabie saoudite a noté qu’un certain nombre d’États et de gouvernements demandaient encore un certain nombre de preuves dans l’engagement dans la famille francophone, d’enseignement en français, etc., et a elle-même souhaité retirer sa candidature en vue de la retravailler", a réagi sur France 24, Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères.
De nombreuses critiques
L’Arabie saoudite souhaitait rejoindre l'OIF en tant que simple observatrice, donc sans droit de vote. Ce dossier saoudien a fait froncer plus d'un sourcil, étant donné les violations des droits de l'Homme dans le royaume, encore illustrées par la récente disparition de l'opposant Jamal Khashoggi. La candidature saoudienne était d'autant plus embarrassante que l'OIF doit entériner à Erevan une résolution sur "la promotion de l'égalité entre les femmes et les hommes".
L'OIF réunit 84 États et gouvernements "ayant le français en partage" mais qui comptent parfois peu de francophones, comme la Moldavie (2 % de francophones), l'Égypte ou la Bulgarie (3 % chacune), selon les derniers chiffres de l'OIF. L'Ukraine ou l'Uruguay ne comptent eux que 0,1 % de locuteurs français chacun, mais ils ne sont que pays "observateurs". Actuellement, seul un tiers des pays de l'organisation reconnaissent dans leur Constitution le français.
Les Émirats arabes unis sont déjà un observateur de l'OIF, tandis que le Qatar est "membre associé", un stade supérieur qui permet de participer à davantage de réunions mais sans cependant octroyer de droit de vote. La candidature saoudienne avait été une première fois déposée en 2016, mais l'OIF, déjà embarrassée, avait alors décidé de surseoir à sa décision, estimant le dossier incomplet. Une mission avait alors été envoyée sur place, notamment pour constater la situation du français dans le royaume.
Avec AFP