Si Jair Bolsonaro est arrivé largement en tête du premier tour de l’élection présidentielle brésilienne dimanche, son parti a également un grand nombre de sièges à l'Assemblée et au Sénat.
Les bons résultats de Jair Bolsonaro au premier tour de l’élection présidentielle brésilienne de dimanche se sont accompagnés d’un raz-de-marée au Congrès. Sa formation, le Parti social libéral (PSL), auparavant insignifiante, a vu son nombre de députés multiplié par six (passant de 8 à 52, sur un total de 513) à l'issue de l'élection législative, qui a également eu lieu dimanche. Le parti d’extrême droite est également assuré de compter quatre sénateurs sur 81.
Deux des fils Bolsonaro ont obtenu des scores considérables. Le troisième des cinq enfants de la fratrie, Eduardo Bolsonaro, a même pulvérisé le record absolu de voix pour un député, en se faisant réélire avec 1,8 million de suffrages. L'aîné Flavio a pour sa part été élu haut la main au Sénat, avec plus de 4 millions de voix.
Ces résultats ont surpris la plupart des analystes, qui tablaient sur une faible rénovation d'un Parlement dont un tiers des membres sont impliqués de près ou de loin dans des scandales de corruption.
"Nous sommes en présence d'une vague pro-Bolsonaro très forte, un tsunami qui a bouleversé le scénario législatif, avec un Parlement plus à droite et plus polarisé", explique Sylvio Costa, fondateur du site spécialisé Congresso em Foco.
Soutien des lobbies
Avec 46 % des suffrages au second tour, Jair Bolsonaro est en position de force pour accéder à la fonction suprême, même si le second tour contre le candidat de gauche Fernando Haddad reste incertain.
Jair Bolsonaro est également parvenu à s'attacher des soutiens qui dépassent la logique des partis. La semaine dernière, il a obtenu l'appui de puissants lobbys conservateurs, les BBB, initiales de "bœuf, balle et Bible".
Ces groupes comptent des dizaines de parlementaires issus de divers partis, défendant respectivement les intérêts de l'agro-business (bœuf), de la libéralisation du port d'arme et d'une ligne dure en matière de sécurité publique (balle) et des églises évangéliques (Bible).
Le PT sauve les meubles
Le Parti des Travailleurs (PT) de Fernando Haddad est une des victimes de la "vague conservatrice", dont font état les médias brésiliens, mais le parti est parvenu à limiter les dégâts.
Son nombre de députés passe de 61 à 56, mais il reste la principale force de la chambre basse, juste devant le PSL. Au Sénat, le parti de l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva, incarcéré pour corruption, ne comptera plus que 6 représentants, contre 13 auparavant.
Avec AFP