
L’élection présidentielle de dimanche a été marquée par des violences dans les zones anglophones du Cameroun. Les séparatistes avaient appelé au boycott de l’élection, dont le résultat doit être dévoilé dans le courant du mois d'octobre.
Alors que 6,5 millions de Camerounais étaient appelés aux urnes dimanche 7 octobre pur élire leur prochain président de la République, le scrutin a été marqué par un fort taux d’abstention et des violences en zones anglophones.
Dans la ville de Buea, capitale du Sud-Ouest, les bureaux de vote sont restés déserts malgré la présence d’un important dispositif policier pour sécuriser la ville. Dans l’un des bureaux de la ville, seuls 7 électeurs sur 420 inscrits avaient fait le déplacement environ une heure avant la clôture officielle du vote à 18 heures, heure locale, ont observé des journalistes de l’AFP.
Selon Hans de Marie Heungoup, chercheur à l'International Crisis Group (ICG), "quasiment tous les retours nous parvenant situent le taux de participation en deçà de 5 %" dans les régions anglophones du Sud-Ouest et du Nord-Ouest où plus de 300 000 personnes ont dû fuir leur domicile.
"Cette très faible participation illustre l'emprise qu'ont désormais les séparatistes armés sur ces deux régions', a-t-il dit à l'AFP. "Elle exprime en même temps la rupture symbolique entre une partie des populations anglophones et la République du Cameroun".
Passants pris pour cibles à Bamenda
Les séparatistes anglophones avaient appelé au boycott du scrutin et menacé de s’en prendre aux électeurs qui iraient voter.
Trois hommes armés, séparatistes présumés, qui tiraient sur des passants à Bamenda, capitale du Nord-Ouest, ont été abattus dimanche matin après avoir été traqués par les forces de sécurité.
Des coups de feu d'origine inconnue ont été entendus à la mi-journée par des journalistes de l'AFP à Buea. Une voiture du quotidien gouvernemental Cameroon Tribune et celle du sous-préfet ont également été prises pour cibles.
Dans la nuit de samedi à dimanche, dans la ville de Kumba dans le Sud-Ouest, un tribunal a été incendié par "des hommes armés", selon des témoins.
Face à sept candidats, M. Biya est favori du scrutin, malgré la guerre qui s'est installée fin 2017 au Cameroun anglophone, après plus d'un an de crise socio-politique qui a lentement dégénéré en conflit armé.
Avec AFP