Plusieurs personnalités catholiques ont appelé samedi à créer une commission d'enquête parlementaire pour faire la lumière sur l'ampleur des crimes pédophiles dans l'Église en France. L'archevêque de Paris a apporté son soutien à cette initiative.
Des catholiques engagés ont lancé, samedi 29 septembre, un appel, à l’initiative du journal Témoignage chrétien, à la création d'une commission d'enquête parlementaire pour "faire toute la transparence sur les crimes de pédophilie et leur dissimulation dans l'Église".
L'archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, a apporté son soutien à cette initiative, annonce Le Parisien Dimanche. "Aujourd'hui, dans notre pays, l'Église catholique se contente de répéter les mots du pape sans prendre d'initiative significative pour rechercher les crimes qui n'auraient pas été dénoncés et, surtout, leurs causes institutionnelles et structurelles", lit-on dans cet appel.
Les signataires, parmi lesquels des avocats, l'ancienne ministre de la Santé Roselyne Bachelot, des élus comme Laurence Rossignol, Marie-Pierre de la Gontrie (PS) ou Jacques Maire (LaRem), ainsi que des responsables associatifs, estiment que "nul ne peut être juge et partie".
Une enquête menée par une des experts indépendants ?
"Comment ceux qui ont couvert ces dérives pourraient-ils faire ce travail de vérité ?" demandent-ils. Ils disent vouloir mettre fin au "scandale" du "silence assourdissant de la hiérarchie catholique devant des souffrances qu'elle a, pour l'essentiel, ignorées et cachées pendant trop longtemps".
La directrice de la rédaction de Témoignage chrétien, Christine Pedotti, explique au Parisien qu'il s'agit notamment de permettre "encore davantage la libération de la parole".
Interrogé, l'archevêque de Paris répond : "Pourquoi pas, bien sûr ! Une expertise nationale d'expertise indépendante a été créée par la Conférence des évêques de France en 2016. Mais si ce n'est pas suffisant, il faut faire autre chose."
Mgr Aupetit récuse cependant l'idée que les cas de pédophilie au sein de l'Église catholique soient liés au célibat des prêtres, au demeurant de plus en plus contesté. "Il est possible que certains profils pédophiles se réfugient dans l'Église et dans le célibat. Mais la grande majorité [des pédophiles] sont mariés et pères de famille", estime-t-il. "Croire qu'en mariant les prêtres il n'y aura plus de problème, c'est une douce illusion."
Avec AFP et Reuters