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Un père et son fils, anciens membres de l'EI, jugés à Paris pour avoir envisagé des attentats terroristes

Un père et son fils, partis en Syrie pendant un an et demi, puis expulsés vers la France en 2015, sont soupçonnés d'avoir envisagé des attentats en France. Ils sont jugés jeudi par le tribunal correctionnel de Paris.

Un père et son fils, suspectés d’avoir voulu commettre des attentats terroristes en France, comparaissent jeudi 27 août devant le tribunal correctionnel de Paris. Ils avaient été arrêtés à la frontière turco-syrienne en 2015 sur le chemin de leur retour en France, après 18 mois passé en Syrie.

Cet ingénieur en télécommunications de 50 ans d'origine tunisienne s'est rendu en Syrie en octobre 2013 avec ses deux fils, alors âgés de 18 et 15 ans, où ils ont rejoint un groupe jihadiste radical, Ahrar al-Cham, puis l'Organisation État islamique (EI).

Expulsés vers la France après leur arrestation, le père et son fils ont raconté aux enquêteurs français qu'ils étaient allés en Syrie pour ramener un camarade de lycée de ce dernier, parti faire le jihad et présumé mort dans des combats à Raqqa. Ils ont nié leur propre engagement djihadiste et dit avoir été séquestrés par l'EI.

Une radicalisation ancienne

Pourtant, pour l’accusation, de nombreux éléments à charge pèsent contre le père. L’homme a vidé ses comptes et ceux de sa société de formation et de conseil, ainsi que son logement, avant de partir en Syrie, démontrant qu'il n'avait pas de "volonté de retour".

De même, l'exploitation des supports informatiques saisis lors de leur arrestation montre une radicalisation ancienne. Son adhésion aux thèses jihadistes, notamment à celles d'Al-Qaïda, remonterait ainsi au début des années 2000.

Les enquêteurs ont également établi que le père et les deux fils avaient participé à des entraînements militaires et des missions de surveillance armée lors de leur séjour en Syrie.

Le fils ainé, a raconté durant l'enquête que son père était monté rapidement dans la hiérarchie de l'EI jusqu'à en devenir une sorte de "directeur général des télécommunications".

Les experts ont par ailleurs retrouvé sur un ordinateur saisi, parmi d'autres documents, des manuels de confection d'engins explosifs, des cartes d'aviation, des trajectoires et des procédures d'atterrissage, des clichés de cockpit d'avion détaillant le fonctionnement des instruments.

Des recherches sur la Tour Eiffel

Pour les enquêteurs, "la finalité terroriste de ces notes de méthodologie de pilotage d'un Boeing ne faisait aucun doute".

Cette abondante documentation technique est, selon eux, à mettre en relation avec la découverte sur un ordinateur du père de "recherches effectuées sur Google Maps sur la Tour Eiffel et le pont de Iéna" à Paris.

Le procès devra lever le doute sur les intentions des deux hommes. Et devrait permettre de déterminer s’ils faisaient partie d'une vague de jihadistes envoyée par  l'EI en Europe pour y commettre des attentats comme ceux du 13  novembre 2015 à Paris.

Avec Reuters

Tags: Attentat, France, Syrie,