
Dans son discours de clôture du congrès du Labour à Liverpool, le chef du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, s'est présenté en homme providentiel capable de sortir le Royaume-Uni du chaos du Brexit.
Il se verrait bien au 10, Downing Street dans un an… Dans son discours de clôture du congrès du Labour, mercredi 26 septembre, à Liverpool, Jeremy Corbyn s'est dit "prêt" à prendre les Le discours d'environ une heure de ce chantre de la gauche radicale a conclu quatre jours de débats à Liverpool qui ont été dominés par la question du Brexit – sans doute au déplaisir de Jeremy Corbyn, un eurosceptique plus à l'aise sur les thématiques économiques et sociales que sur l'Union européenne (UE). Deux ans de négociations "bâclées" par Theresa May Devant ses militants, le leader travailliste a rappelé qu'il respectait la décision de Britanniques de quitter l'UE. Mais "personne ne peut respecter ce que fait le gouvernement depuis ce vote", a-t-il lancé, critiquant deux ans de négociations "bâclées" par le gouvernement de Theresa May. À seulement six mois du Brexit, les négociations sur un accord entre Londres et Bruxelles patinent, faisant craindre une sortie de l'UE sans accord. Une "menace pour toute notre économie", a estimé le chef des travaillistes. "Si le Parlement rejette un accord ou si le gouvernement ne parvient à aucun accord, nous ferons pression pour obtenir des élections [législatives anticipées]", a-t-il prévenu. Interrogée à New York, où elle participe à l'assemblée générale de l'ONU, sur la possibilité d'organiser un tel scrutin, Theresa May a déclaré que "cela ne serait pas dans l'intérêt [du Royaume-Uni]." Divisé entre des militants qui ont voté pour rester dans l'Europe et d'autres qui ont voté pour en sortir, le Labour n’a pas réellement su trancher, au terme de son congrès, la question d’un second référendum. Keir Starmer, chargé du Brexit au sein du Labour, a déclaré qu'il n'excluait pas de demander aux Britanniques s'ils ne souhaitent pas finalement le maintien dans l'UE. Mais le ministre des Finances au sein du cabinet fantôme, John McDonnell, a exclu de son côté cette dernière éventualité. Dans son discours, Jeremy Corbyn, n'a pas spécifiquement évoqué l’idée d’une nouvelle consultation, se bornant à dire que "toutes les options [étaient] sur la table". "Vandalisme social" et lutte contre l’antisémitisme Le chef du Labour a davantage concentré son discours sur la politique d’austérité menée par les conservateurs depuis leur arrivée au pouvoir en 2010. "Ce gouvernement doit être tenu pour responsable de son vandalisme social", a-t-il déclaré, présentant un programme économique ancré très à gauche : nationalisations dans les secteurs du rail et de l'eau notamment, cession par les entreprises d'une partie de leur capital à leurs employés, mais aussi une "révolution des emplois verts" qui aboutirait, selon lui, à la création de 400 000 postes de travail. Jeremy Corbyn est enfin revenu sur les accusations d'antisémitisme dont le Labour fait l'objet depuis son élection à la tête de ce parti, en septembre 2015. Plusieurs de ses membres ont été suspendus, expulsés ou forcés de démissionner pour avoir fait des déclarations antisémites, mais il lui est reproché de ne pas en faire assez. "La querelle sur l'antisémitisme a fait du mal […] dans la communauté juive et suscité une grande consternation au sein du parti", a-t-il expliqué. "Ce parti sera toujours implacable dans sa lutte contre l'antisémitisme et le racisme sous toutes ses formes", a assuré Jeremy Corbyn, espérant pouvoir tourner la page. Avec AFP