Ryanair, en proie à des turbulences sociales inédites depuis un an, fait face à une nouvelle grève outre-Rhin. Conséquence, la compagnie doit annuler plus du tiers de ses vols depuis et vers l'Allemagne.
Un mouvement social de 24 heures, à l’appel des syndicats allemands de pilotes de Ryanair et de personnel navigant commercial, a entrainé mercredi 12 septembre la suppression de 150 vols au départ et à destination de l'Allemagne. Les grévistes exigent, outre l'augmentation de leurs salaires, la mise en place d'un salaire minimum, des contrats locaux et non irlandais, ainsi que la prise en compte de la totalité des heures effectuées, y compris avant et après le décollage de l'appareil.
Couverts d'un masque à l'effigie de leur patron, reflet de la personnalisation du conflit, environ 70 grévistes ont manifesté dans la matinée à l'aéroport de Francfort, clamant sur des pancartes "Ryanair, arrête de presser ton personnel" avant de distribuer des citrons, selon l'agence allemande DPA.
Le mouvement allemand est un avant-goût du débrayage européen que doivent officialiser jeudi 13 septembre à Bruxelles des syndicats italiens, portugais, espagnols, néerlandais et belges. Ces derniers ont déjà évoqué dans un communiqué commun la date du vendredi 28 septembre pour mener la "plus grande grève" de l'histoire de la compagnie irlandaise à bas coûts, confrontée depuis des mois à des débrayages récurrents de son personnel.
"Nous ne nous écrasons pas"
Le directeur général de Ryanair, Michael O'Leary, a prévenu mercredi qu'il n'allait pas "s'écraser" devant les syndicats qui font grève. Lors d'une conférence de presse à Londres, il a cherché à minimiser l'impact des grèves en série qui touchent sa compagnie depuis plusieurs semaines. Il s'est dit prêt à en affronter d'autres. "Nous ne sommes pas EasyJet (sa concurrente britannique, NDLR), nous ne nous écrasons pas à chaque fois que nous sommes sous la menace d'une grève", a déclaré le dirigeant.
Au mois d'août, la compagnie avait fait face à un vaste mouvement coordonné de son personnel dans cinq pays européens : 400 vols annulés en pleine période de vacances et plus de 55 000 passagers concernés.
Depuis, Ryanair a trouvé des accords en Irlande et en Italie, jugés toutefois insuffisants par les syndicats allemands qui lancent donc leur mouvement de protestation de leur côté. Le transporteur irlandais, première compagnie européenne en nombre de passagers, a menacé en retour de réduire ses activités dans certains aéroports d'Allemagne et de devoir licencier.
Avec AFP et Reuters