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La démonstration des indépendantistes catalans dans les rues de Barcelone

Des milliers de séparatistes catalans se sont rassemblés mardi dans Barcelone pour célébrer la "Diada", la fête nationale de la Catalogne, et promouvoir la cause de l'indépendance.

Près d'un million de Catalans se sont massés mardi 11 septembre sur une artère de Barcelone pour la "Diada", "fête nationale" catalane, démontrant une capacité de mobilisation intacte après l'échec de leur tentative de sécession de l'Espagne.

En commémoration de la prise de Barcelone le 11 septembre 1714 par les troupes du roi Felipe V qui supprima l'autonomie de la région, les manifestants ont levé une marée de drapeaux séparatistes et clamé "indépendance !" sur six kilomètres de l'avenue Diagonal. La police municipale de Barcelone a annoncé avoir compté "environ un million" de manifestants, le même nombre que l'année précédente.

Le président de l'exécutif catalan, Quim Torra, et son prédécesseur Carles Puigdemont, réfugié en Belgique, avaient appelé les Catalans à descendre en masse dans les rues de Barcelone pour montrer leur détermination à obtenir l'indépendance de la région.

La revendication de l'abandon des poursuites contre les dirigeants séparatistes, incarcérés ou ayant fui à l'étranger, pour leur rôle dans la tentative de sécession, a aussi été au centre de la manifestation convoquée sous le slogan "faisons la république catalane". Treize leaders catalans, dont Carles Puigdemont, sont accusés de rébellion, ce qui peut leur valoir jusqu'à 25 ans de prison.

Un référendum d'autodétermination?

Il y a un an, la fête avait été célébrée trois semaines avant le référendum d'autodétermination. Ce référendum avait été suivi d'une proclamation unilatérale d'indépendance qui a entraîné la confrontation avec Madrid. Selon un dernier sondage publié en juillet par un institut dépendant du gouvernement régional, 46,7 % des Catalans sont favorables à l'indépendance et 44,9 % y sont opposés. Les indépendantistes, qui contrôlent le Parlement catalan, ont remporté les dernières élections de fin décembre avec 47,5 % des voix.

Quim Torra exige du gouvernement central l'organisation d'un référendum d'autodétermination et assure que si Madrid continue à refuser, il ne renoncera à "aucune voie" pour mener la Catalogne à l'indépendance. Mais tout acte unilatéral obligerait presque certainement Madrid à reprendre le contrôle de la région comme l'a fait en octobre dernier le gouvernement du conservateur Mariano Rajoy.

Son successeur, le socialiste Pedro Sanchez, au pouvoir depuis le 1er juin notamment grâce aux voix des indépendantistes catalans, a, lui, repris le dialogue et proposé la tenue d'un référendum sur plus d'autonomie pour la région. Une offre rejetée par Quim Torra.

Avec AFP et Reuters