logo

Le PDG de CBS Leslie Moonves limogé après de nouvelles accusations d'abus sexuels

La chaîne américaine CBS a annoncé dimanche le départ de son PDG, Leslie Moonves. Après une première vague d'accusations en juillet, six nouvelles femmes ont dénoncé des abus sexuels de la part de cette figure de la télé américaine.

Une deuxième série d'accusations aura eu raison du PDG de CBS   : la chaîne américaine a annoncé, dans la soirée du dimanche 9 septembre, le départ de Leslie Moonves, aux commandes de CBS depuis 15   ans, après que six nouvelles femmes l'eurent accusé d'abus sexuels, nouvelle victoire du mouvement #MeToo.

Dans un communiqué, la chaîne a annoncé le départ de Leslie Moonves, 68   ans, l'une des figures les plus puissantes de la télévision américaine, "avec effet immédiat".

La chaîne a également annoncé qu'elle allait donner 20 millions de dollars à une ou plusieurs associations soutenant le #MeToo et l'égalité des femmes au travail.

Leslie Moonves est remplacé à la tête du premier "network" américain par son adjoint, Joseph Ianniello, a précisé CBS, en annonçant également le remplacement de cinq des membres de son conseil d'administration.

Dimanche après-midi, plusieurs médias américains avaient annoncé son départ comme imminent, après la publication dans la matinée par le New Yorker des accusations de six nouvelles femmes à son encontre.

Ces nouvelles allégations sont plus graves que celles des six premières femmes qui l'avaient accusé en juillet, également dans le New Yorker, de les avoir touchées ou embrassées de force   : les nouveaux témoignages incluent des allégations de fellations forcées et de violences.

"Accusations épouvantables"

Leslie Moonves avait néanmoins démenti auprès du New Yorker ces accusations "épouvantables". Il avait assuré avoir eu des relations consenties avec trois des femmes citées par le magazine, avant son arrivée chez CBS, et dénoncé un "effort concerté" pour "détruire mon nom, ma réputation, ma carrière".

Outre ce départ, la chaîne américaine a annoncé simultanément la fin de son litige avec la famille Redstone, qui contrôle 80   % du capital de CBS, né de leur désaccord sur la volonté de la famille de fusionner CBS avec Viacom, un autre groupe de médias qu'elle possède

La famille Redstone avait assigné CBS en justice, en l'accusant de vouloir diluer ses droits de vote à quelque 20   % seulement, ce qui devait déboucher sur un procès début octobre.

Cette fusion Viacom/CBS semble désormais écartée. Les Redstone ont "confirmé n'avoir aucun plan de proposer une fusion de CBS et Viacom et convenu qu'ils ne feraient aucune proposition de ce genre pendant au moins deux ans à compter de la date de l'accord" à l'amiable, a précisé le communiqué de CBS dimanche.

"Aucune indemnité à ce stade"

CBS a indiqué dimanche qu'elle ne paierait "aucune indemnité à ce stade", et que l'indemnité éventuelle ne serait déterminée qu'une fois terminée l'enquête indépendante que la chaîne a demandé à des avocats extérieurs sur les accusations à l'encontre de Leslie. Moonves.

La chaîne a aussi précisé que les 20 millions de dollars donnés aux associations seraient déduits du montant final.

Plusieurs médias américains, citant des sources proches du dossier, avaient évoqué avant dimanche un montant de quelque 100   millions de dollars.

Le maintien de Leslie Moonves aux commandes de CBS après les premières accusations constituait une exception à l'ère du #MeToo. Beaucoup d'observateurs expliquaient son maintien par l'importance de la bataille concomitante entre la famille Redstone et CBS sur une possible fusion CBS-Viacom.

Avec AFP