À quelques mois des élections européennes du printemps 2019, Emmanuel Macron s'est entretenu vendredi à Marseille la chancelière allemande Angela Merkel, dans un contexte marqué par un regain de force des formations nationalistes.
Déjà en campagne pour les élections européennes dans plusieurs pays de l'UE, Emmanuel Macron a retrouvé vendredi à Marseille la chancelière allemande Angela Merkel pour consolider son "arc progressiste" face aux nationalistes antimigrants qui progressent en Europe et jusqu'au cœur du gouvernement allemand.
Cette rencontre intervient au moment où la chancelière allemande, au pouvoir depuis 2005, est de nouveau fragilisée au sein de sa coalition, au terme d'une passe d'armes sur l'immigration jeudi avec son ministre de l'Intérieur, deux mois seulement après avoir évité l'éclatement de sa coalition sur ce sujet.
Les deux dirigeants ont évoqué au début de leur rencontre à Marseille l'approfondissement de la zone euro, l'union bancaire, la taxation des géants du numérique et les migrations, sans oublier la sortie du Royaume-Uni de l'UE, sujet sur lequel Londres et Bruxelles peinent encore à s'accorder, la politique étrangère et la défense.
Objectif des discussions, "préparer cette rentrée et un agenda des six prochains mois qui s'annonce chargé mais où, je le sais, l’Allemagne et la France continueront d'oeuvrer ensemble pour préparer l'avenir", a dit Emmanuel Macron.
Macron à la recherche d'alliés "progressistes"
"Notre programme sera bien rempli", a dit Angela Merkel, en énumérant les sujets comme autant de défis auxquels l'Union est confrontée. "Je pense que nous allons pouvoir progresser en faveur d’une Europe indépendante qui est capable de résoudre elle-même ses problèmes."
Les deux dirigeants ont également évoqué le contexte politique, marqué par un regain de force des formations défendant une ligne dure en matière de migrations, illustré ces dernières semaines par l'expression côte-à-côte du Premier ministre hongrois, Viktor Orban, et du ministre de l'Intérieur italien, Matteo Salvini.
Jeudi à Luxembourg, Emmanuel Macron a poursuivi son marathondiplomatique à la recherche d'alliés "progressistes" en vue du scrutin de mai.
Le président français, qui a accepté d'endosser le rôle de
"principal opposant" aux gouvernements nationalistes, pousse en faveur de la constitution d'une plateforme progressiste d'ici la fin de l'année.
Il a par ailleurs appelé le Parti populaire européen (PPE) à"clarifier ses positions". "On ne peut pas tout à la fois être du côté sur beaucoup de sujets de la chancelière Merkel et du Premier ministre Orban", a-t-il ajouté à Luxembourg.
Avec AFP