Les hommes du RAID ont appréhendé, dans les Alpes, trois membres présumés de l'organisation basque en possession de nombreuses armes. Madrid se félicite de ce coup de filet qui touche à la logistique de l'appareil militaire de l'ETA.
REUTERS - Trois membres présumés de l’organisation séparatiste basque ETA ont été arrêtés mercredi dans la station de montagne de Villarambert-le-Corbier, en Savoie, et des explosifs ont ensuite été découverts.
Le gouvernement espagnol a fortement médiatisé l’opération, expliquant qu’il pensait avoir arrêté des membres importants de l’appareil logistique de l’organisation, en lien avec des attentats récents. Le parquet de Paris, compétent pour la lutte antiterroriste, s’est montré plus prudent.
Des armes, des faux papiers et des ordinateurs ont été saisis dans un logement savoyard par les policiers de l’unité d’élite du Raid, du SRPJ de Lyon et de la sous-direction antiterroriste, a précisé une porte-parole du parquet.
Le ministre de l’Intérieur espagnol Alfredo Pérez Rubalcaba a annoncé à Madrid que 42 détonateurs et des explosifs prêts à l’emploi ont aussi été retrouvés dans ce lieu et le trio était en possession d’une fourgonnette Peugeot volée en France.
Simultanément à ces arrestations, une autre cache contenant une centaine de kilos d’explosifs a été découverte dans une petite localité des Pyrénées, à une quarantaine de kilomètres de la frontière espagnole, a-t-il dit à la presse.
L’opération de Villarambert-le-Corbier s’est déroulée dans le cadre d’une enquête préliminaire de police pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » ouverte il y a plusieurs mois.
La perquisition se poursuivait dans la journée en Savoie en compagnie des hommes interpellés. « Pour le moment, aucun lien n’est fait avec les attentats de Majorque », a déclaré la porte-parole du parquet français.
Le 30 juillet, au moment du 50e anniversaire de la création de l’ETA, l’explosion d’une voiture piégée à Palma de Majorque avait tué deux gardes civils. Le 9 août, trois autres bombes de faible puissance ont explosé dans des endroits touristiques au même endroit, sans faire de victime.
L’APPAREIL LOGISTIQUE DEMANTELÉ ?
L’identité des interpellés n’a pas été fournie côté français, mais le ministère espagnol de l’Intérieur a annoncé lors d’une conférence de presse qu’il pensait que l’appareil logistique d’ETA avait été démantelé. Il a livré les noms d’Alberto Machain Beraza, Aitzol Etxaburu et Andoni Sarasola.
Les informations concernant les découvertes d’explosifs ont ensuite été confirmées par le ministre français de l’Intérieur Brice Hortefeux, qui a déclaré à la presse que l’opération était le résultat d’une coopération entre les deux gouvernements.
Alberto Machain Beraza est une des personnes les plus recherchées en Espagne. Pour Madrid, il est soupçonné d’être impliqué dans l’action meurtrière du 30 juillet et une autre attaque qui a fait 46 blessés le 29 juillet devant une caserne de la Garde civile à Burgos, dans le nord de l’Espagne.
Malgré de très nombreuses arrestations ces dernières années en France et en Espagne, les attentats se poursuivent.
En avril dernier, le chef militaire de l’ETA Jurdan
Martitegi avait arrêté en France. Cet homme de 28 ans était le quatrième commandant de l’organisation capturé en moins d’un an.
Les séparatistes basques sont tenus responsables de la mort de plus de 800 personnes en quarante ans de campagne visant à obtenir la création d’un Etat basque indépendant dans le nord de l’Espagne et le sud de la France.