Scandale au ministère camerounais de l'Agriculture : de hauts responsables y ont détourné près de 3 millions d'euros d'aide à la production de maïs, faisant peser le risque d'une pénurie. Le ministre Jean Nkuete n'a toujours pas réagi.
REUTERS - L’aggravation de la corruption cette année au sein du ministère camerounais de l’Agriculture fait peser sur le pays la menace d’une crise alimentaire en raison d’une pénurie de maïs, selon une enquête gouvernementale.
Cette enquête de la commission nationale anti-corruption révèle que des responsables du ministère ont détourné quelque deux milliards de francs CFA (environ trois millions d’euros) de subventions publiques destinées au soutien à la production de maïs.
Les constatations du rapport qui ont filtré dans la presse locale confirment les mises en garde formulées voilà un an par l’organisation non gouvernementale ACDIC (Association des citoyens pour la défense des intérêts collectifs) qui estimait que la corruption risquait de provoquer une crise.
“Après enquête sur le terrain, il est apparu à la commission que les affirmations formulées par l’ACDIC étaient pour la plupart fondées, mettant au jour un vaste scandale sur la gestion du financement du programme national d’aide à la production de maïs”, précise la commission.
Les conséquences pourraient peser sur l’équilibre alimentaire dans notre pays et provoquer une agitation sociale avec des conséquences imprévisibles”, ajoute le rapport.
Le document réclame des poursuites pénales contre 47 membres du ministère de l’Agriculture.
Le maïs est la principale céréale consommée au Cameroun, étant utilisée dans l’alimentation courante, mais également comme nourriture pour le bétail et dans la confection de la bière. Il est principalement cultivé sur de petites exploitations ne dépassant pas un hectare.