![Malgré le tollé, Roland-Garros se dirige vers la mise en place d’un "dress code" Malgré le tollé, Roland-Garros se dirige vers la mise en place d’un "dress code"](/data/posts/2022/07/23/1658588216_Malgre-le-tolle-Roland-Garros-se-dirige-vers-la-mise-en-place-d-un-dress-code.jpg)
Après la polémique née des propos du président de la FFT Bernard Giudicelli sur la tenue vestimentaire de Serena Williams lors du dernier Roland-Garros, il est désormais probable de voir le majeur parisien se doter d’un "dress code".
Moins d’une semaine après le tollé provoqué par les déclarations du président de la Fédération française de tennis Bernard Giudicelli sur les tenues portées à Roland-Garros – il avait notamment ciblé sans ménagement la combinaison noire de Serena Williams – le débat s’est finalement installé autour de l’instauration d’un possible règlement vestimentaire Porte d’Auteuil.
Au "Je crois qu'on est parfois allé trop loin. Cette tenue ne sera plus acceptée. Il faut respecter le jeu et l'endroit" de Bernard Giudicelli s’est substituée une prise de position plus étayée et surtout moins polémique : celle du directeur des Internationaux de France, Guy Forget, qui s’est lui aussi prononcé en faveur d’un ‘dress code’ à Roland-Garros.
"On a entamé une réflexion. Quand Bernard [Giudicelli] a été élu, c'est moi qui ai voulu le convaincre de réfléchir à ce code vestimentaire des joueurs, joueuses, ramasseurs, juges de ligne, pour instaurer une cohérence. Au début, il était réticent. Mais il a vite compris la nécessité d'avoir un style Roland-Garros", a expliqué Guy Forget dans un entretien accordé au quotidien L’Équipe, en prenant sans surprise la précaution de ne pas cibler un joueur ou une joueuse en particulier.
Inspiration britannique
Ce "style Roland-Garros" visé par la direction du tournoi, une référence appuyée à Wimbledon. Chantre de l’élégance, le grand chelem britannique impose à ses participants une tenue intégralement blanche. "L'idée, c'est que, dès que tu vois une photo, tu dises : ‘Ah ça, c'est Roland.’ Exactement comme c'est le cas à Wimbledon", explique Guy Forget, qui regrette à demi-mot que "le règlement actuel laisse la porte ouverte à toutes les fantaisies".
Reste que dans l’inconscient collectif, Roland-Garros, c’est aussi les tenues bariolées de Nadal ou Guga, si souvent victorieuses sur l’ocre, c’est encore le short en jean d’Agassi à la fin des années 80, celui à carreaux de Wawrinka en 2015 où les tenues zébrées d’Adidas adoptées par de nombreux joueurs et joueuses lors de la campagne 2016.
"Qui sommes-nous pour juger de l’esthétique de la tenue ?", s’interrogeait l’ancien président de la FFT Jean Gachassin, mardi, dans les colonnes du journal Le Parisien, tout en soulignant lui aussi le caractère "indélicat" de la remarque de son successeur sur la combinaison de Serena Williams.
Derrière le tollé, le débat est en tout cas ouvert, avec pour échéance 2021, date à laquelle devrait être livré le nouvel écrin du majeur parisien. Avec ou sans les tenues colorées de Rafael Nadal, qui a soulevé à onze reprise la coupe des Mousquetaires ? "Je pense que chaque tournoi a le droit de faire ce qu'il considère le mieux", a jugé le numéro un mondial, interrogé à l'issue de sa qualification pour le deuxième tour de l'US Open. Et de conclure, tout en pragmatisme : "Pourquoi, si Wimbledon a ses propres règles, Roland-Garros ne pourrait pas en avoir ?"