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Crise migratoire : Salvini et Orban font de Macron leur adversaire numéro 1

Au terme de leur rencontre, mardi, à Milan, le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini et le Premier ministre hongrois Viktor Orban ont qualifié le président français Emmanuel Macron de leader du "camp favorable à l'immigration" en Europe.

"Mon compagnon de route." C'est ainsi que le Premier ministre hongrois Viktor Orban a qualifié le ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini, mardi 28 août, lors d'une rencontre à Milan. Les deux hommes partagent en effet la même ligne dure quant à la gestion de la crise migratoire en Europe.

Tout en affirmant la nécessité de "défendre les frontières" contre l'immigration, Matteo Salvini et Viktor Orban ont désigné leur principal adversaire à moins d'un an des élections européennes, prévues au printemps 2019 : le président français.

Macron en ligne de mire

"Il y a actuellement deux camps en Europe et l'un est dirigé par Macron", a affirmé le Premier ministre hongrois. "Emmanuel Macron est à la tête des forces politiques soutenant l'immigration. [...] Et nous, nous voulons arrêter l'immigration illégale", a encore souligné Viktor Orban.

"La Hongrie est la preuve que les migrants peuvent être arrêtés sur la terre ferme", a encore affirmé l'eurosceptique Viktor Orban, dont le pays a construit une barrière de barbelés sur plusieurs centaines de kilomètres à la frontière avec la Serbie et la Croatie. "La mission de Matteo Salvini est de s'assurer que ces migrants peuvent également être arrêtés en mer", a-t-il ajouté.

Accord en vue avec l’Allemagne

"J'espère que cette rencontre sera la première d'une longue série pour changer le destin de l'Italie, de la Hongrie et de la totalité du continent européen", a affirmé de son côté Mateo Salvini, dirigeant de la Ligue (extrême droite italienne).

Le ministre italien a par ailleurs évoqué l'imminence d'un accord avec l'Allemagne sur les migrants dits secondaires, ceux déjà enregistrés dans un autre pays de l'Union européenne, comme l'Italie.

L'accord avec l'Allemagne est "à portée de mains", a-t-il affirmé devant la presse, précisant toutefois qu'il devra être à "solde nul" pour l'Italie. "Nous sommes prêts à reprendre dans notre pays des migrants secondaires, à condition que le même nombre de migrants soit éloigné de notre pays", a expliqué le ministre transalpin.

Une manifestation d'environ 3 000 personnes, organisée par des partis de gauche, s'est déroulée non loin du lieu de la réunion entre les deux hommes.

Avec AFP